
Un « pays » de notre ami Ruy – ils sont tous deux nés à Porto Nacional dans l’Etat du Tocantins (lequel Etat faisait partie de celui de Goias avant la scission de ce dernier en deux Etats indépendants), est de passage à Goiânia. Grand militant syndicaliste (ce qui lui valut un traitement de faveur à l’époque sombre des militaires, il fut torturé et emprisonné pendant cinq ans dans une prison militaire), ami de longue date du Président Lula,
Pedro TIERRA (de son vrai nom Hamilton PEREIRA) occupe en ce moment un poste de responsabilité au Ministère brésilien de l’Environnement, et, surtout, est un excellent poète.
Les poèmes qu'il a écrits durant sa captivité - sur des petits bouts de papier qu'il parvenait à faire sortir - sont des témoignages poignants de son passage en enfer, et pourtant plein d'espoir...
J'entre dans mon poème
comme un oiseau convoqué
par le soleil.
Je joins la parole aux pierres
et j'élève avec elles des barricades.
Je libère la parole de l'ombre
et j'écris sur les dalles
le contour provisoire de mes rêves
la parole nue devient poésie
et me rend plus transparent
à la fin de mes vers.
(extrait de "retour à la terre" - traduction Y. Avena)
Ajoutons à cela qu’il est agréable et pétri d’humour. Nos rares rencontres sont toujours un réel bonheur.
Nous convenons de nous retrouver chez Ruy (apéritif oblige !) et d’aller dîner de l’autre côté de la rue. Entre-temps est arrivée une autre « payse », Belinha, poète et animatrice culturelle, flanquée d’un sien neveu.
Prêts pour la pizza... et l'omelette 'voir le chapître suivant...)