Le présentateur, à la fin de son commentaire sur la disparition de Miriam Makeba nous a assurés «qu’elle devait avoir été fière de l’élection du nouveau Président américain ». Sans doute. Mais je me plais à penser qu’elle le fut bien davantage lors de la libération de Nelson Mandela et de son accession à la Présidence d’un pays qui l’avait emprisonné durant plus de 30 ans et qui l’avait, elle, condamnée à l’exil.

Dans ma collection de vieux 33 tours, je possède un disque de José Carlos, chanteur et compositeur de la toute jeune République de Guinée-Bissau. Conquise par son talent, Miriam l’avait pris sous sa protection, l’avait emmené dans ses tournées dans plusieurs pays d’Afrique et l’avait également aidé en participant, avec sa troupe, à l’enregistrement de « Djiu di Galinha » (sinistre pénitencier où l’occupant portugais envoyait dépérir les opposants au régime colonial, et dans lequel José Carlos avait passé deux ans). Malheureusement, José Carlos est mort à 27 ans, en 1977, sur le tarmac de l’aéroport de La Havane, où l’avion qui l’amenait à Cuba prit feu. (1)
Nous sommes arrivés à Bissau en 1978, trop tard pour connaître José Carlos, mais nous avons assisté à un concert de Miriam Makeba lors d’un festival du Jazz dans la pinède de Juan-les-Pins, au début des années 70.
 Miriam Makeba et José Carlos lors de l'enregistrement du disque "Djiu di Galinha"
Miriam Makeba et José Carlos lors de l'enregistrement du disque "Djiu di Galinha"La presse brésilienne, pour sa part, n'a pas manqué de rendre hommage à l'"Impératrice de la chanson africaine".
(1) Un destin tragique commun à celui du chanteur argentin Carlos Gardel qui, 40 ans avant, disparut dans les mêmes circonstances sur l'aéroport de Medellin.
 
 
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