
Peintre et sculpteur sur bois (par talent), illustrateur (par nécessité), très proche de la nature comme beaucoup de ses compatriotes - il lui arrivait de vivre de longues périodes seul sur une île de l’archipel de Stockholm dans la « stuga » qu’il avait retapée, où venaient parfois le rejoindre sa femme, la brune Yvonne et leurs trois enfants - Roland cachait sa timidité derrière une grosse barbe fournie.
Sa première exposition à la Galleri Latina à Stockholm, en 1966, composée essentiellement de morceaux de bois flottés qu’il récupérait sur les rivages de son île et sur lesquels il peignait ce qui a été appelé "le monde de Klang", fut un tel succès que les deux associés de la galerie (Inga et Yvan) faillirent vendre le même tableaux à deux personnes différentes…
Pour son exposition à Paris, où nous l’avions accompagné, José- Pierre, une référence, (1) lui dédicaça « La complainte du bout de bois flotté » dont voici la dernière strophe :
Pour toi Roland Klang,
une vieille caisse
c’est un opéra,
un arbre à chansons

Notre période suédoise terminée, nous sommes partis de par le monde mais en restant en contact épistolaire étroit. Quand nous nous sommes revus à Stockholm en 2004, avec quelle émotion, 35 ans avaient passé depuis notre dernière rencontre à Antibes… Roland continuait a avoir un pied à Stockholm et l’autre sur son île. Bien sûr, la barbe avait blanchi mais les yeux, derrière les grosses lunettes, continuaient à pétiller de gentillesse.

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Le temps a passé...
Y a-t-il des morceaux de bois flotté au paradis des gens de bien et de talent ?
(1) Ecrivain et critique d’art (1927/1999), a fait partie jusqu’à sa dissolution, du groupe surréaliste mené par André Breton.
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