Mes aigles à deux têtes (1)

L’année suivant notre installation à Goiânia, j’ai eu la visite d‘une vieille dame et de son mari : elle se présenta en tant qu’architecte de notre maison et sa première occupante, une trentaine d’année auparavant. Je leur proposai d’entrer et de visiter leur ancien chez eux. Elle s’étonna, toute contente, que, à  part évidemment notre décoration personnelle,   rien n’avait changé dans son ancienne maison,  qu’aucune transformation n’avait été effectuée. Je lui rétorquai qu’il n'y avait guère de  raison de modifier une maison qui avait si bien pensée et si bien construite.

Mes visiteurs étaient ravis. En repartant, elle passa une main caressante sur l’un des aigles à deux têtes qui ornaient la porte d’entrée et me dit émue : « c’est mon frère, maintenant décédé,  qui a sculpté cette porte ».