samedi 20 octobre 2018

A propos d'Amélie



Elle fut mon arrière grand mère maternelle. Elle est ici photographiée avec son petit fils, Georges, lors des épousailles de sa petite fille Marie-Louise (ma mère) le 17 octobre 1935.


Originaire de Bessat, un hameau de la Creuse profonde, Amélie, née Bournel se maria avec un certain Jean-Baptiste Duditlieu... lequel est resté pour moi un arrière grand père fantôme. En effet, si j’ai connu Amélie, si l’on m’a raconté des anecdotes  sur elle, oncques n’a jamais fait allusion à son mari...


Cette aieule n’était pas une tendre :  elle n’en avait pas les moyens !  Apparemment, elle éleva seule ses deux filles, travailla  ses terres et ne supporta jamais une bouche inutile à nourrir : un chien devait garder le troupeau, un chat devait tuer les souris. Quand  au petit matin elle découvrait un de ses champs labouré par un sanglier, elle partait furieuse à sa recherche avec un bâton ; heureusement (pour le sanglier !) elle ne le rencontrait jamais...
Ma tante Marie et ma grand mère Eugénie, les deux filles d'Amélie
 et Marie-Louise, ma mère  (1918)


A son décès, en 1945, ses filles héritèrent de sa modeste maison, de ses dépendances et d’une quinzaine d’hectares composés de terres, de pacages, de prés et de bruyères, dispercés dans le canton. Tout ce qu’Amélie avait acquis durant des décennies de dur labeur.

Après la disparition de nos mères respectives, mon oncle Georges (le petiot de la photo !) et moi nous nous sommes retrouvés avec la moitié de cet héritage. L’opération de remembrement des terres en France avait commencé, les impôts n’étaient pas payés depuis longtemps et nous avons tout perdu...
Je suis la seule survivante et j’espère qu’Amélie ne m’attend pas quelque part avec son bâton...

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