Elle fut mon arrière grand mère maternelle. Elle est ici
photographiée avec son petit fils, Georges, lors des épousailles de sa petite
fille Marie-Louise (ma mère) le 17 octobre 1935.
Originaire de Bessat, un hameau de la Creuse profonde,
Amélie, née Bournel se maria avec un certain Jean-Baptiste Duditlieu... lequel
est resté pour moi un arrière grand père fantôme. En effet, si j’ai connu
Amélie, si l’on m’a raconté des anecdotes
sur elle, oncques n’a jamais fait allusion à son mari...
Cette aieule n’était pas une tendre : elle n’en avait pas les moyens ! Apparemment, elle éleva seule ses deux filles,
travailla ses terres et ne supporta
jamais une bouche inutile à nourrir : un chien devait garder le troupeau,
un chat devait tuer les souris. Quand au
petit matin elle découvrait un de ses champs labouré par un sanglier, elle
partait furieuse à sa recherche avec un bâton ; heureusement (pour le
sanglier !) elle ne le rencontrait jamais...
Ma tante Marie et ma grand mère Eugénie, les deux filles d'Amélie
et Marie-Louise, ma mère (1918)
et Marie-Louise, ma mère (1918)
A son décès, en 1945, ses filles héritèrent de sa modeste
maison, de ses dépendances et d’une quinzaine d’hectares composés de terres, de
pacages, de prés et de bruyères, dispercés dans le canton. Tout ce qu’Amélie
avait acquis durant des décennies de dur labeur.
Après la disparition de nos mères respectives, mon oncle
Georges (le petiot de la photo !) et moi nous nous sommes retrouvés avec
la moitié de cet héritage. L’opération de remembrement des terres en France
avait commencé, les impôts n’étaient pas payés depuis longtemps et nous avons
tout perdu...
Je suis la seule survivante et j’espère qu’Amélie ne m’attend pas
quelque part avec son bâton...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire