Le petit fils de Robinson

 C'est le tître d'un petit texte, d'Yvan que je viens de retrouver. Il est écrit dans une cahier d'écolier...

"C'était un livre rouge et doré, Les pages épaisses avaient aussi les bords dorés. Les lettres étaient grasses et généreuses, les illustrations, noir et blanc, mystérieuses. Ce livre me faisait rêver. Ce livre ne m'a pas suiuvi dans l'exil. Il est resté dans la grande maison de ma grand mère. Même la maison  (1) n'est plus. Mon livre, mon enfance, mes rêves sont perdus à jamais."

Je suppose que le livre devait ressembler à celui-ci : 

(1) il s'agit de la propriété  dans le quartier Saint-Antoine à Marseille des grands parents paternels, où Yvan et ses parents ont habité durant un temps avant de s'exiler en Argentine en 1941. 

EXPOSITION

Je viens de recevoir cette in invitation du Musée Picasso de Malaga. Paula Rego (1935) est considérée par certains critiques comme l'une des plus grandes peintres vivantes. Ayant la double nationalité portugaise/anglaise, elle est Dame Commandeur de l'Empire britannique.

 

MASQUES 4 (suite)

 Le Père Battisti s’accommodait aussi bien avec l’animisme qu’avec les mécréants que nous étions : nous avons eu de très bonnes relations tout au long des années que nous avons passées en Guiné-Bissau ! 

 Après notre installation au Brésil, nous avons contacté le Padre Battisti qui avait quitté la Guiné-Bissau et était retourné dans son pays. Il nous a envoyé son livre de souvenirs qu’il a écrit avant de disparaître (quelques mois avant Yvan).

  

MASQUES 4

 Quand catholicisme et animisme font bon ménage...

 C’était le cas dans le Centro Artistico Juvenil, créé à Bissau  par un missionnaire italien le Padre Ermanno Battisti (1937/2015). Cette structure était destinée à recueillir les jeunes bissau-guinéens de tout le pays faisant leurs études au Lycée de la ville. Coupés de leurs liens familiaux, seuls et désemparés ils étaient  ainsi logés et nourris.

 Le religieux avait ouvert dans son centre un atelier de sculpture. Pour améliorer l’ordinaire du Centre, les œuvres étaient vendues aux quelques touristes s’aventurant dans le pays, aux membres du Gouvernement lorsqu’ils avaient besoin d’offrir des cadeaux et.... aux Avena !

La bon père n’exigeait pas de ses élèves des sculptures religieuses, mais les encourageait au contraire à s’inspirer des  représentations animistes de  leurs  villages en les interprétant  à leur manière, ou  de sortir des œuvres de leur imagination personnelle. 

De la charité bien pensée...

(à suivre)
 

MASQUES (3)

 TRACTATIONS A L’AFRICAINE

Par quels cheminements ce masque de la Tribu Senoufo  du Mali est-il arrivé sur le modeste petit marché de Bissau ?

 

Un jour que nous étions sur le marché, situé à 200 mètres de notre maison, nous sommes tombés en arrêt devant ce masque. Nous connaissions le vendeur, qui était déjà venu chez nous et auquel nous avions  acheté une petite sculpture.

 Je me dois de préciser que, en Afrique, chaque achat-vente peut être l’objet   d’un  marchandage. Si vous ne vous soumettez pas à cette coutume, vous encourez un certain mépris de la part de vos interlocuteurs. Bref, vous passez pour un blanc, quoi !

 Yvan était plus fort que moi à ce petit jeu et je le laissais faire. Cette fois, il n’a pas réussi à faire baisser le prix et nous avons regagné notre logis  avec seulement quelques légumes rachitiques. Peu de temps après, les aboiements de notre chien nous préviennent que nous avons de la visite : c’était notre marchand avec le masque sous le bras. Et les tractations ont repris.... sans résultats. Le marchand et son masque sont repartis ! Un peu plus tard, nouvelle visite. L’homme devait en avoir assez de trimballer son masque et chacune des deux parties ayant lâché du lest, nous sommes devenus propriétaires d’un nouveau masque.

 

 

Nota : Les Senoufos font partie d’un groupe ethnique     d’environ 5 millions de  personnes qui, au mépris des frontières jadis imposées par les Européens, s’étend du sud du Mali, au Burkina Faso et au nord de la Côte d’Ivoire.

 

 

 

 

MASQUES (3)

2 - SECOND SAUVETAGE

Bissau (1989)

Nous avions l’habitude de sortir faire un tour dans le quartier après dîner. Promenade digestive pour nous et sanitaire pour notre chien Tchoum car nous habitions dans un appartement.

Parfois, quand il était d’humeur familiale, notre chat Tarzoon nous accompagnait et gambadait autour de nous.

Un soir, nous le vîmes s’arrêter devant quelque chose qui gisait  dans le caniveau. Intrigués, nous découvrîmes en nous approchant qu’il s’agissait d’un morceau de bois, tout boueux car nous étions en saison des pluies.

Nous l’avons ramené à la maison, nettoyé et ciré. C’était un masque qui prit aussitôt place sur un de nos murs.

Ainsi que pour les autres, nous n’avons jamais su sa provenance, son identité  et pour quelles raisons obscures il avait été a abandonné dans la rue.

Du « street art » avant l’heure, en quelque sorte !