Chroniques de la vie quotidienne à Goiânia (Centre du Brésil)par une Française.
samedi 29 décembre 2007
Les drogarias (équivalent de nos pharmacies) sont un commerce très florissants au Brésil..
Sur la place à proximité de notre domicile, il y avait, jusqu’à ces derniers temps, une drogaria SANTA MARTA et une seconde, SANTA MONICA, des maillons de deux grandes chaînes qui se livraient une guerre sans merci. C’est ainsi que la mère de Saint-Augustin (Monique) vient d’être avalée par la sœur de Saint-Lazare (Marthe) et que cette dernière règne sur notre place avec ses deux magasins !!!
A noter qu’il subsiste (pour le moment!) des pharmacies Santa Maria, Marina, Paula, Rita, Terezinha, Helena, Lucia, etc. A suivre!!!
Je crains que les auréoles de ces saintes femmes ne sortent ternies au contact des dures lois du marché...
vendredi 28 décembre 2007
Détail d’un mural en azulejos ornant une des entrées de l’Institut Historique et Géographique de Goiânia et exécuté par un couple de céramistes que nous avons déjà rencontré plusieurs fois, Patricia Lobo et Henrique Manuel.
J’ai appris, grâce à eux, que « azulejos », contrairement à ce que l’on croit généralement, ne vient pas de « azul » (bleu) mais de l’arabe »al-zulaydj » qui signifie pierre lisse et plate. Cela semble assez logique puisque ce sont les Maures qui, lors de l’occupation de la péninsule ibérique, introduisirent cette très ancienne technique de décoration.
Quant au Gaucho du Rio Grande do Sul, il a tout aussi fière allure que son frère argentin Martin Fierro, récit épique de José Hernandez (1834/1886) si bien illustré par notre ami Ricardo Carpani (1930/1997).
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mardi 25 décembre 2007
Miolo de pote da cacimba de beber (1)
Je sais que Noël est l’époque des cadeaux, mais cette année, nos amis brésiliens se sont surpassés dans les présents insolites.
Manoela Afonso (voir le 12 décembre), entre autres documentations, nous a offert ce livre dont elle a illustré la couverture. C’est un travail d’équipe, édité sur papier craft, dont les pages sont assemblées par un simple cordon de sisal, présenté dans une boîte de palmier de buriti, (2) et dont les textes sont de de Lilia Diniz
Lilia, une trentaine d’années est une battante comme Manoela. Native de Maranhâo (nord du Brésil) elle vit maintenant à Brasilia après avoir tourné dans beaucoup d’Etats du Brésil : théâtre depuis son plus jeune âge, notamment théâtre de rue, soutien à des groupes folkloriques, militant activement dans un projet visant aux échanges culturels latino-américains entre poètes, artistes plasticiens, acteurs, musiciens, participations à des Congrès de poésie, etc…
1) « miolo de pote » en langage populaire peut être traduit par « papotage » « cacimba de beber » : où l’on puise l’eau pour boire. En résumé : papotages autour du puits.
2) Palmier originaire du centre du Brésil, symbole du « cerrado »
lundi 24 décembre 2007
Un ami brésilien, né en Suède où ses parents avaient trouvé refuge lors des années sombres du Brésil, nous a offert hier un CD d’un ensemble vocal dirigé par Erik westberg, avec lequel il a appris le chant choral.
Formé à l’Ecole Royale de Musique de Stockholm, Erik Westberg, né en 1956, a une longue carrière internationale derrière lui. Il a notamment dirigé, entre 1976 et 1987 les chorales de Stockholm, du Philarmonique de Norvège et, en tant qu’invité, en Espagne, au Canada et même la chorale symphonique de Sâo Paulo. Tous les chemins mènent au Brésil !!!
Depuis 2003, il est professeur au conservatoire de Musique de Piteå, dans le grand nord suédois, et je gage qu’il a beaucoup d’élèves car les distractions sont rares là-haut !!!
GOD JUL och GOTT NYTT ÅR.
PS. l'enregistrement est très beau : un peu de douceur et de tendresse sont toujours bons...à entendre...
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dimanche 23 décembre 2007
La semaine dernière, Telma ALVES, dite « TAS », nous a emmenés visiter la rétrospective de son travail présentée à la Galerie de l’Ecole des Arts Visuels de Goiânia.
Cette artiste doit se sentir bien seule : dans ce pays, les contrastes sont très marqués, à commencer par la nature que la ville ne parvient pas à dompter et qui prodigue ses couleurs violemment opposées en toutes saisons, et je pense qu’il est difficile, même pour un public averti – et ce n’est pas toujours le cas – d’apprécier les tableaux de Telma, les signes qu’elle inclut doucement, presque tendrement ou qu’elle assène avec colère pour se rebeller contre le temps qui passe.
Sans être particulièrement attirée par la peinture abstraite, j’ai été contente, presque émue, de voir cette exposition. Et, ce qui ne gâte rien, Telma est une charmante personne….
vendredi 21 décembre 2007
jeudi 20 décembre 2007
La semaine dernière, nous avons été invités chez une dame brésilienne que nous avions déjà rencontrée en de multiples occasions.
Evandra ROCHA s’est spécialisée, depuis de nombreuses années, dans la reproduction minutieuse des plantes et fleurs du cerrado (1). Elle connaît son sujet sur le bout… de ses pinceaux, y compris les vertus médicales de beaucoup de ces plantes entrant dans la pharmacopée brésilienne. La qualité didactique de son travail, n’a pas échappé aux responsables éducatifs de l’Etat qui lui demandent régulièrement de venir sensibiliser les enfants à la préservation de leur environnement à l’appui de ses aquarelles.(2)
Nous sommes repartis avec un cadeau de Noël : elle nous a offert le très beau livre « Jardim de Vida », pour lequel elle s’est adjoint la collaboration du Professeur Carlos Rodrigues Brandâo, éminent anthropologue, auteur de nombreux ouvrages et farouche défenseur du milieu ambiant.
(1) Le cerrado est le paysage typique du centre-ouest du Brésil, type savane
(2) Malheureusement, la superficie du cerrado s’est réduite comme une peau de chagrin ces dernières décennies : culture intensive et pollution des nappes phréatiques ont causé des dommages irréparables à sa biodiversité
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Evandra ROCHA s’est spécialisée, depuis de nombreuses années, dans la reproduction minutieuse des plantes et fleurs du cerrado (1). Elle connaît son sujet sur le bout… de ses pinceaux, y compris les vertus médicales de beaucoup de ces plantes entrant dans la pharmacopée brésilienne. La qualité didactique de son travail, n’a pas échappé aux responsables éducatifs de l’Etat qui lui demandent régulièrement de venir sensibiliser les enfants à la préservation de leur environnement à l’appui de ses aquarelles.(2)
Nous sommes repartis avec un cadeau de Noël : elle nous a offert le très beau livre « Jardim de Vida », pour lequel elle s’est adjoint la collaboration du Professeur Carlos Rodrigues Brandâo, éminent anthropologue, auteur de nombreux ouvrages et farouche défenseur du milieu ambiant.
(1) Le cerrado est le paysage typique du centre-ouest du Brésil, type savane
(2) Malheureusement, la superficie du cerrado s’est réduite comme une peau de chagrin ces dernières décennies : culture intensive et pollution des nappes phréatiques ont causé des dommages irréparables à sa biodiversité
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dimanche 16 décembre 2007
Dans l’immeuble abritant le Centre de l’Ecole des Arts Visuels, où nous sommes allés voir une exposition vendredi dernier, se trouve également un PC de la « Policia Militar » (gendarmerie)
Mais la « peur du gendarme » n’a pas cours à Goiânia : motos et voitures se fichent royalement de ce panneau indiquant que l’emplacement est réservé à la « Policia Militar » avec interdiction de stationner sous peine d’enlèvement du véhicule !!…y compris notre conductrice (voiture blanche) qui a manœuvré plusieurs fois pour parfaire son créneau, au nez et à la barbe d’un véhicule de la police, tous gyrophares allumés qui, en même temps, essayait de se loger sur le trottoir d’en face !!!
samedi 15 décembre 2007
Aujourd’hui, l’un des Brésiliens les plus connus sur la planète, l’architecte Oscar Niemeyer, a 100 ans
Acharné du travail, l’illustre centenaire ne quitte guère son bureau de Copacabana, et, paraît-il, mène encore à bien environ 5 projets par mois !!
C’est dire que ceux qui ont voulu lui rendre hommage à cette occasion, ont dû se rendre à Rio. Comme le Président « Lula » qui est allé lui remettre la médaille de l’Institut National du Patrimoine Historique et Artistique, et notre ambassadeur de France au Brésil qui a fait également le déplacement pour lui pendre autour du cou la croix en vermeil de Commandeur de la Légion d’Honneur.
Rappelons pour mémoire que Niemeyer a vécu de nombreuses années en France où il s’était réfugié durant la dictature militaire au Brésil
Musée d'Art Contemporain de Niroi, à une vingtaine de kms de Rio de Janeiro
Acharné du travail, l’illustre centenaire ne quitte guère son bureau de Copacabana, et, paraît-il, mène encore à bien environ 5 projets par mois !!
C’est dire que ceux qui ont voulu lui rendre hommage à cette occasion, ont dû se rendre à Rio. Comme le Président « Lula » qui est allé lui remettre la médaille de l’Institut National du Patrimoine Historique et Artistique, et notre ambassadeur de France au Brésil qui a fait également le déplacement pour lui pendre autour du cou la croix en vermeil de Commandeur de la Légion d’Honneur.
Rappelons pour mémoire que Niemeyer a vécu de nombreuses années en France où il s’était réfugié durant la dictature militaire au Brésil
Musée d'Art Contemporain de Niroi, à une vingtaine de kms de Rio de Janeiro
mercredi 12 décembre 2007
Exposition à la Fundacâo Jaime Camara (1)
Diplômée de la Faculté des Arts de Para (sud-ouest du pays), Manoela Afonso enseigne les arts plastiques à l’Université Fédérale de Goias.
Bouillonnante d’énergie – elle anime notamment un groupe de jeunes artistes plasticiens qui se sont regroupés sous le nom, évocateur, de S.M.G. « movimento dos sem galerias », (mouvement des sans galeries), elle nous a invités à visiter l’exposition qu’elle vient d’organiser à la Fundacâo Jaime Camara des œuvres de ses élèves, tous âges confondus, en art graphique.
Intéressante exposition et bonne initiatie. Mais je reparlerai de Manoela…
Dans la première grande salle de la Fondation, il y avait une exposition de photographies : mais il était interdit de photographier les photos … donc je n’en parlerai pas !!!
(1) Jaime Camara, fondateur de l’un des deux grands quotidiens de Goiânia, « O Popular », avait prévu les statuts de la fondation dont il rêvait Mais c’est sa femme Celia Camara, qui a mené le projet à bien.
matrices en bois et tampons en caoutchouc
mardi 11 décembre 2007
lundi 10 décembre 2007
samedi 8 décembre 2007
Si le sapin décoré est dressé à Noël, fête catholique, il ne faudrait pas oublier qu’il est inspiré d’un rite païen : dans les temps anciens, les arbres à feuilles persistantes, comme le sapin, représentaient le renouveau de la vie lors des festivités du solstice d’hiver.
C’est sans doute pour cette raison que chez nous, l’harmonie règne entre notre mini-sapin et nos sculptures animistes !!!
Au centre, il s’agit d’un buste manjaque, ethnie essentiellement implantée dans le nord de la Guinée-Bissau (Afrique de l’Ouest). La sculpture de droite est également de Guinée-Bissau et illustre la façon de grimper en haut des troncs de palmier pour en cueillir ses fruits.
C’est sans doute pour cette raison que chez nous, l’harmonie règne entre notre mini-sapin et nos sculptures animistes !!!
Au centre, il s’agit d’un buste manjaque, ethnie essentiellement implantée dans le nord de la Guinée-Bissau (Afrique de l’Ouest). La sculpture de droite est également de Guinée-Bissau et illustre la façon de grimper en haut des troncs de palmier pour en cueillir ses fruits.
mardi 4 décembre 2007
Puisant dans ma bibliothèque « cinéma », je viens de relire cette saga de la famille KORDA.
Jubilatoire. Trois frères, nés dans une plaine perdue de Hongrie à la fin du 19ème siècle, ont régné sur le cinéma, des années 20 aux années 60, sous la férule du fils aîné, Alexander, d’abord en Hongrie, ensuite à Vienne, à Berlin, en France, à Hollywood et en Grande-Bretagne, Alexander en tant que réalisateur (mais oui, souvenez-vous de la trilogie de Marcel Pagnol, c’est lui qui réalisa
« Marius »), puis producteur, Zoltan, réalisateur également (« Le livre de la jungle ») et Vincent, décorateur essentiellement pour ses frères. Une vraie saga familiale.
Sir Alexander Korda (il fut anobli en 1942) affirmait : pour apprendre une langue, lire chaque jour tous les journaux, d’abord les titres, ensuite les faits divers, après les chroniques et les articles de fond. Quand vous parvenez à faire les mots croisés, il est temps de changer de pays ..
En me basant sur ces judicieux critères, je suis loin d’être prête à quitter le Brésil !!!
Jubilatoire. Trois frères, nés dans une plaine perdue de Hongrie à la fin du 19ème siècle, ont régné sur le cinéma, des années 20 aux années 60, sous la férule du fils aîné, Alexander, d’abord en Hongrie, ensuite à Vienne, à Berlin, en France, à Hollywood et en Grande-Bretagne, Alexander en tant que réalisateur (mais oui, souvenez-vous de la trilogie de Marcel Pagnol, c’est lui qui réalisa
« Marius »), puis producteur, Zoltan, réalisateur également (« Le livre de la jungle ») et Vincent, décorateur essentiellement pour ses frères. Une vraie saga familiale.
Sir Alexander Korda (il fut anobli en 1942) affirmait : pour apprendre une langue, lire chaque jour tous les journaux, d’abord les titres, ensuite les faits divers, après les chroniques et les articles de fond. Quand vous parvenez à faire les mots croisés, il est temps de changer de pays ..
En me basant sur ces judicieux critères, je suis loin d’être prête à quitter le Brésil !!!
lundi 3 décembre 2007
dimanche 2 décembre 2007
La semaine dernière, présentation du dernier livre de Aïdenor Aires « XV Elegias », bilingue, portugais/français, traduction et les illustrations par Yvan.
Très belles pages de poésie, consacrées à son enfance pauvre mais digne, aux épreuves traversées par certains membres de sa famille et à la dureté de la vie rurale.
Président de l’Institut Historique et Géographique de Goiânia, l’auteur est un homme charmant dont la culture ne se limite pas au monde brésilien : il est un fin connaisseur de l’Amérique Latine en général ce qui lui confère, à notre avis, une place spéciale chez les lettrés de la région.
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