mercredi 22 octobre 2008

Quilombos

A l'entrée du campus de la Bibliothèque de l'Université Catholique de Goiânia on peut voir ce monument. Emouvant dans sa simplicité, il a été érigé en hommage à ZUMBI, chef du QUILOMBO de PALMARES.


QUILOMBOS
Au Brésil, à l’époque de l’esclavage (17 et 18ème siècle), les esclaves, la plupart d’origine africaine, qui parvenaient à s’échapper se réfugiaient au plus profond de la selve. Il se formait ainsi des communautés reconstituant les structures – beaucoup plus strictes et organisées qu’on veut bien nous le faire croire – des villages africains. Ces lieux furent appelés en portugais « quilombos », mot dont l’origine serait bantoue (abri).

Des quilombos se constituèrent principalement dans les états de Bahia, Pernambuco, Goias, Mato Grosso et Alagoas. C’est précisément dans cet état de Alagoas, minuscule à l’échelle du Brésil (27.800 kms2, soit la superficie de la Gironde, des Landes et des Pyrénées Atlantiques) que se trouvait l’un des plus fameux quilombos, celui de PALMARES.

PALMARES
En 1630, les Hollandais, avides également de se tailler une part du gâteau que représentait le nouveau monde, débarquèrent sur les côtes de Pernambuco. Pendant les quelques années où ces nouveaux occupants tentèrent de s’imposer, évidemment par la force et la guerre, beaucoup de propriétés furent abandonnées et leurs esclaves s’enfuirent au nord et s’intégrèrent, notamment, au quilombo de Palmares, fondé en 1602.

En 1654, les Hollandais étaient définitivement chassés de cette partie du Brésil. La couronne portugaise, de retour aux affaires, organisa de multiples expéditions pour briser l’existence des quilombos, et surtout celui de Palmares, magistralement organisé aux niveaux économique et défensif, et comptant, aux dires des chroniqueurs de l’époque, plusieurs dizaines de milliers d’âmes.

Mais toute lutte génère ses héros :
ZUMBI
Né vers 1655 à Palmares mais capturé très jeune par de soldats portugais, il échappe à l’exécution et est confié à un père catholique de Recife qui le baptisa Francisco. Un geste humanitaire qui coûta cher à l’armée portugaise !! Il apprend la langue, un peu de latin… et s’enfuit à 15 ans pour rejoindre Palmares. Grand guerrier, fin stratège, il dirigera durant plus de 20 ans la défense de Palmares, jusqu’à l’assaut final de l’artillerie coloniale en 1694. Contraint de s’échapper, il mourra au combat le 20 novembre 1695

Zumbi est devenu l'emblème de la résistance anti-esclavagiste et anti-colonialiste, un héros pour la communauté afro-brésilienne. Le 20 novembre, anniversaire de sa mort, est considéré comme le jour de la conscience et de la résistance afro-brésilienne (consciência negra).

Aucun commentaire: