Chroniques de la vie quotidienne à Goiânia (Centre du Brésil)par une Française.
dimanche 30 novembre 2008
vendredi 28 novembre 2008
Anniversaire
Aujourd’hui Claude LEVI-STRAUSS 100 ans.
J’ai déjà raconté que l’illustre occupant du fauteuil N° 29 de l'Académie Française avait déclaré, il y a quatre ans, que Goiânia était l’exemple type de l’échec de la construction d’une nouvelle ville…
Si le télégraphe n’était devenu un instrument frappé d’obsolescence technologique, j’aurais très bien vu le télégramme suivant adressé à LEVI-STRAUSS par Oscar NIEMEYER (qui fêtera son 101ème anniversaire le mois prochain !) :
CHER CLAUDE STOP BON ANNIVERSAIRE STOP GOIANIA EST BIEN VIVANTE AVEC SES 1.200.000 HABITANTS SES 16 PARCS SES CENTAINES DE PLACES FLEURIES ET DE RESTAURANTS STOP IL Y A MEME UNE FONDATION « NIEMEYER » DONT J’AI OFFERT LES PLANS A LA VILLE STOP BIEN AMICALEMENT STOP
OSCAR
Un des ouvrages conçus par Niemeyer, le Palacio Alvorada, résidence officielle du Président du Brésil. Mais il semblerait que le Président Lula a choisi d'habiter dans une demeure plus...modeste.
J’ai déjà raconté que l’illustre occupant du fauteuil N° 29 de l'Académie Française avait déclaré, il y a quatre ans, que Goiânia était l’exemple type de l’échec de la construction d’une nouvelle ville…
Si le télégraphe n’était devenu un instrument frappé d’obsolescence technologique, j’aurais très bien vu le télégramme suivant adressé à LEVI-STRAUSS par Oscar NIEMEYER (qui fêtera son 101ème anniversaire le mois prochain !) :
CHER CLAUDE STOP BON ANNIVERSAIRE STOP GOIANIA EST BIEN VIVANTE AVEC SES 1.200.000 HABITANTS SES 16 PARCS SES CENTAINES DE PLACES FLEURIES ET DE RESTAURANTS STOP IL Y A MEME UNE FONDATION « NIEMEYER » DONT J’AI OFFERT LES PLANS A LA VILLE STOP BIEN AMICALEMENT STOP
OSCAR
Un des ouvrages conçus par Niemeyer, le Palacio Alvorada, résidence officielle du Président du Brésil. Mais il semblerait que le Président Lula a choisi d'habiter dans une demeure plus...modeste.
dimanche 23 novembre 2008
ATT VÄVA EN REGNBÅGE (Tisser un arc-en-ciel)(8)
Depuis quelques semaines je me suis remise à travailler sur ma collection de textiles du Guatemala. Je retrouve le plaisir d’admirer, de toucher, manipuler, et déplier le travail de ces magiciennes que sont les tisseuses mayas.
A l’instar des nouvelles générations d’oiseaux migrateurs qui rejoignent, à des milliers de kms, les mêmes lieux que leurs prédécesseurs, les doigts des tisseuses semblent voler sur le métier, reproduisant d’instinct des personnages, des plantes, des fleurs, des oiseaux, des figures géométriques, des animaux fabuleux, des signes et des symboles dont la signification s’est souvent perdue dans la nuit des temps. Beaucoup étant analphabètes, comment peuvent-elles réaliser de tels montages avec cette précision mathématique ? Mystère…
Durant notre séjour au Guatemala, de 1991 à 1997, nous n’avons évidemment pas été les seuls à nous intéresser aux tissages. Certains de mes compatriotes, dont deux, d'ailleurs, étaient à l'époque mes supérieurs hiérarchiques, recherchaient les pièces plus anciennes, parfois bien défraîchies, et vendues (à des prix actualisés !) par des marchands avisés aux étrangers. Comme je me devais de rester à ma place(sic!), je me suis modestement contentée de rassembler les huipils (blouses), corte (jupe) coiffures et ceintures que les femmes et les hommes mayas des différentes ethnies portaient quotidiennement. Ce qui m’intéressait et me passionnait était le présent. J’avais ainsi l’impression que les tissages multicolores que j’entassais dans mes armoires continuaient leur vie, que les plantes croissaient, que le ceiba, l’arbre sacré, fortifiait ses racines, que les oiseaux du Lac Atitlan planaient entre volcans et lac, et que les fleurs répandaient leur parfum.
Après deux décennies, la magie opère toujours…
1) TAMAHU (ethnie Pocomchi), plantes et zigzags représentant le serpent corail
2) SAN MARTIN LAS CANOAS (ethnie Cakchiquel), fleurs, motifs géométriques, oiseaux
3) SAN ANDRES ITZAPA (ethnie Cakchiquel), motifs géométriques et plantes
4) SANTIAGO ATITLAN (ethnie Tzutujil), oiseaux du lac Atitlan (détail)
5) CHICHICASTENANGO (ethnie Quiche), fleurs
6) SAN PEDRO AYAMPUC (ethnie Cakchiquel), ceiba et animaux fabuleux (détail)
7) PALIN (ethnie Pokomam), motifs géométriques, animaux
8) Titre d'une exposition d'une partie de la collection au Musée Ethnographique de STOCKHOLM (février 2004) et à celui de ÖREBRO (mars/avril 2004)
Notre ami Antonio DA MATA , directeur du Musée d'Art de Goiânia, séduit par notre collection, a mis à notre disposition tout son Musée pour une exposition, en mai 2006
Depuis quelques semaines je me suis remise à travailler sur ma collection de textiles du Guatemala. Je retrouve le plaisir d’admirer, de toucher, manipuler, et déplier le travail de ces magiciennes que sont les tisseuses mayas.
A l’instar des nouvelles générations d’oiseaux migrateurs qui rejoignent, à des milliers de kms, les mêmes lieux que leurs prédécesseurs, les doigts des tisseuses semblent voler sur le métier, reproduisant d’instinct des personnages, des plantes, des fleurs, des oiseaux, des figures géométriques, des animaux fabuleux, des signes et des symboles dont la signification s’est souvent perdue dans la nuit des temps. Beaucoup étant analphabètes, comment peuvent-elles réaliser de tels montages avec cette précision mathématique ? Mystère…
Durant notre séjour au Guatemala, de 1991 à 1997, nous n’avons évidemment pas été les seuls à nous intéresser aux tissages. Certains de mes compatriotes, dont deux, d'ailleurs, étaient à l'époque mes supérieurs hiérarchiques, recherchaient les pièces plus anciennes, parfois bien défraîchies, et vendues (à des prix actualisés !) par des marchands avisés aux étrangers. Comme je me devais de rester à ma place(sic!), je me suis modestement contentée de rassembler les huipils (blouses), corte (jupe) coiffures et ceintures que les femmes et les hommes mayas des différentes ethnies portaient quotidiennement. Ce qui m’intéressait et me passionnait était le présent. J’avais ainsi l’impression que les tissages multicolores que j’entassais dans mes armoires continuaient leur vie, que les plantes croissaient, que le ceiba, l’arbre sacré, fortifiait ses racines, que les oiseaux du Lac Atitlan planaient entre volcans et lac, et que les fleurs répandaient leur parfum.
Après deux décennies, la magie opère toujours…
1) TAMAHU (ethnie Pocomchi), plantes et zigzags représentant le serpent corail
2) SAN MARTIN LAS CANOAS (ethnie Cakchiquel), fleurs, motifs géométriques, oiseaux
3) SAN ANDRES ITZAPA (ethnie Cakchiquel), motifs géométriques et plantes
4) SANTIAGO ATITLAN (ethnie Tzutujil), oiseaux du lac Atitlan (détail)
5) CHICHICASTENANGO (ethnie Quiche), fleurs
6) SAN PEDRO AYAMPUC (ethnie Cakchiquel), ceiba et animaux fabuleux (détail)
7) PALIN (ethnie Pokomam), motifs géométriques, animaux
8) Titre d'une exposition d'une partie de la collection au Musée Ethnographique de STOCKHOLM (février 2004) et à celui de ÖREBRO (mars/avril 2004)
Notre ami Antonio DA MATA , directeur du Musée d'Art de Goiânia, séduit par notre collection, a mis à notre disposition tout son Musée pour une exposition, en mai 2006
samedi 22 novembre 2008
Exposition de Pierre de Freitas au Musée d'Art de Goiânia
Grosse tendresse sur la banquise...
jeudi 20 novembre 2008
Aujourd’hui, 20 novembre, « Dia Nacional da Consciência Negra » (voir mon blog du 2 octobre).
Nous avons été informés par courriel que se tiendra à Goiânia en fin d’après-midi une marche contre le racisme : « Chamada dos Tambores » (l’appel des tambours). A l’issue de cette marche, concert (samba et hip hop)
L’invitation se termine par cette belle citation : « Tant que la couleur de la peau sera plus importante que l’éclat du regard, il y aura toujours des guerres"
Et ces deux petites filles de l'orphelinat des Anciens Combattants de Bissau, la lumière de leur regard continue-t-elle à briller ? (photo Y. Avena - 1990)
Nous avons été informés par courriel que se tiendra à Goiânia en fin d’après-midi une marche contre le racisme : « Chamada dos Tambores » (l’appel des tambours). A l’issue de cette marche, concert (samba et hip hop)
L’invitation se termine par cette belle citation : « Tant que la couleur de la peau sera plus importante que l’éclat du regard, il y aura toujours des guerres"
Et ces deux petites filles de l'orphelinat des Anciens Combattants de Bissau, la lumière de leur regard continue-t-elle à briller ? (photo Y. Avena - 1990)
mardi 18 novembre 2008
Il pleut sur Brasilia...
samedi 15 novembre 2008
mardi 11 novembre 2008
lundi 10 novembre 2008
Miriam, la "citoyenne du monde"
Miriam Makeba, alias « Mama Africa » s’en est allée, après avoir livré un dernier combat : un concert de soutien à l’auteur Roberto Saviano, menacé par la mafia napolitaine. L’ennemi n’est pas négligeable, mais elle en avait eu d’autres, aussi dangereux…
Le présentateur, à la fin de son commentaire sur la disparition de Miriam Makeba nous a assurés «qu’elle devait avoir été fière de l’élection du nouveau Président américain ». Sans doute. Mais je me plais à penser qu’elle le fut bien davantage lors de la libération de Nelson Mandela et de son accession à la Présidence d’un pays qui l’avait emprisonné durant plus de 30 ans et qui l’avait, elle, condamnée à l’exil.
Dans ma collection de vieux 33 tours, je possède un disque de José Carlos, chanteur et compositeur de la toute jeune République de Guinée-Bissau. Conquise par son talent, Miriam l’avait pris sous sa protection, l’avait emmené dans ses tournées dans plusieurs pays d’Afrique et l’avait également aidé en participant, avec sa troupe, à l’enregistrement de « Djiu di Galinha » (sinistre pénitencier où l’occupant portugais envoyait dépérir les opposants au régime colonial, et dans lequel José Carlos avait passé deux ans). Malheureusement, José Carlos est mort à 27 ans, en 1977, sur le tarmac de l’aéroport de La Havane, où l’avion qui l’amenait à Cuba prit feu. (1)
Nous sommes arrivés à Bissau en 1978, trop tard pour connaître José Carlos, mais nous avons assisté à un concert de Miriam Makeba lors d’un festival du Jazz dans la pinède de Juan-les-Pins, au début des années 70.
Miriam Makeba et José Carlos lors de l'enregistrement du disque "Djiu di Galinha"
La presse brésilienne, pour sa part, n'a pas manqué de rendre hommage à l'"Impératrice de la chanson africaine".
(1) Un destin tragique commun à celui du chanteur argentin Carlos Gardel qui, 40 ans avant, disparut dans les mêmes circonstances sur l'aéroport de Medellin.
Le présentateur, à la fin de son commentaire sur la disparition de Miriam Makeba nous a assurés «qu’elle devait avoir été fière de l’élection du nouveau Président américain ». Sans doute. Mais je me plais à penser qu’elle le fut bien davantage lors de la libération de Nelson Mandela et de son accession à la Présidence d’un pays qui l’avait emprisonné durant plus de 30 ans et qui l’avait, elle, condamnée à l’exil.
Dans ma collection de vieux 33 tours, je possède un disque de José Carlos, chanteur et compositeur de la toute jeune République de Guinée-Bissau. Conquise par son talent, Miriam l’avait pris sous sa protection, l’avait emmené dans ses tournées dans plusieurs pays d’Afrique et l’avait également aidé en participant, avec sa troupe, à l’enregistrement de « Djiu di Galinha » (sinistre pénitencier où l’occupant portugais envoyait dépérir les opposants au régime colonial, et dans lequel José Carlos avait passé deux ans). Malheureusement, José Carlos est mort à 27 ans, en 1977, sur le tarmac de l’aéroport de La Havane, où l’avion qui l’amenait à Cuba prit feu. (1)
Nous sommes arrivés à Bissau en 1978, trop tard pour connaître José Carlos, mais nous avons assisté à un concert de Miriam Makeba lors d’un festival du Jazz dans la pinède de Juan-les-Pins, au début des années 70.
Miriam Makeba et José Carlos lors de l'enregistrement du disque "Djiu di Galinha"
La presse brésilienne, pour sa part, n'a pas manqué de rendre hommage à l'"Impératrice de la chanson africaine".
(1) Un destin tragique commun à celui du chanteur argentin Carlos Gardel qui, 40 ans avant, disparut dans les mêmes circonstances sur l'aéroport de Medellin.
mercredi 5 novembre 2008
Des peintres au Tribunal...
dimanche 2 novembre 2008
In memoriam...
Quelques fleurs dans le patio avec une pensée nostalgique pour tous ceux qui nous ont quittés (qui nous ont abandonnés ?), famille et amis, et qui reposent, certains très loin de leurs terres de naissance, en Argentine, en Suède, en Finlande, en Israël, en Espagne, en France, au Guatemala,en Floride, en Guinée-Bissau et au Brésil
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