lundi 10 novembre 2008

Miriam, la "citoyenne du monde"

Miriam Makeba, alias « Mama Africa » s’en est allée, après avoir livré un dernier combat : un concert de soutien à l’auteur Roberto Saviano, menacé par la mafia napolitaine. L’ennemi n’est pas négligeable, mais elle en avait eu d’autres, aussi dangereux…
Le présentateur, à la fin de son commentaire sur la disparition de Miriam Makeba nous a assurés «qu’elle devait avoir été fière de l’élection du nouveau Président américain ». Sans doute. Mais je me plais à penser qu’elle le fut bien davantage lors de la libération de Nelson Mandela et de son accession à la Présidence d’un pays qui l’avait emprisonné durant plus de 30 ans et qui l’avait, elle, condamnée à l’exil.

Dans ma collection de vieux 33 tours, je possède un disque de José Carlos, chanteur et compositeur de la toute jeune République de Guinée-Bissau. Conquise par son talent, Miriam l’avait pris sous sa protection, l’avait emmené dans ses tournées dans plusieurs pays d’Afrique et l’avait également aidé en participant, avec sa troupe, à l’enregistrement de « Djiu di Galinha » (sinistre pénitencier où l’occupant portugais envoyait dépérir les opposants au régime colonial, et dans lequel José Carlos avait passé deux ans). Malheureusement, José Carlos est mort à 27 ans, en 1977, sur le tarmac de l’aéroport de La Havane, où l’avion qui l’amenait à Cuba prit feu. (1)

Nous sommes arrivés à Bissau en 1978, trop tard pour connaître José Carlos, mais nous avons assisté à un concert de Miriam Makeba lors d’un festival du Jazz dans la pinède de Juan-les-Pins, au début des années 70.
Miriam Makeba et José Carlos lors de l'enregistrement du disque "Djiu di Galinha"

La presse brésilienne, pour sa part, n'a pas manqué de rendre hommage à l'"Impératrice de la chanson africaine".

(1) Un destin tragique commun à celui du chanteur argentin Carlos Gardel qui, 40 ans avant, disparut dans les mêmes circonstances sur l'aéroport de Medellin.

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