Ce matin, notre petit déjeuner avait un goût étrange (et délicieux) venu d'ailleurs : nectarines, pêches et croissants.
Moralité : La notion d'exotisme est tout à fait relative!!!
Chroniques de la vie quotidienne à Goiânia (Centre du Brésil)par une Française.
dimanche 28 décembre 2008
La longue marche... brésilienne
Il y a quelques jours affluence nombreuse à la Fundaçâo Jaime Câmara : séance de signature pour José Mendonça Teles, le plus populaire écrivain et poète de notre Etat d’adoption, qui présentait son dernier-né : « A Coluna Prestes em Goiás ».
1 - Général de Brigade Luiz Carlos Prestes (Porto Alegre, 1898/Rio de Janeiro, 1990)
2 - Général de Division Miguel Costa (Buenos Aires 1885/1959)
Le Brésil, quelques années avant la Chine, a connu également sa « Longue Marche ». Mais, contrairement à celle conduite par Mao, la « Coluna Miguel Costa-Prestes ne sortit pas en vainqueur de l’épreuve…
Initiée en 1925 par des officiers de l’Armée de la province du Rio Grande do Sul, mécontents des abus de pouvoir de l’oligarchie brésilienne qui, selon eux, pervertissaient la République, ce mouvement de protestation, conduit par le Général Miguel COSTA, se joignit à celui de la province de Sâo Paulo, encadré par le Capitaine Luiz Carlos PRESTES. Après la constitution d'un Etat-Major, la petite armée de « "rebelles », forte de 1.500 hommes, dont une cinquantaine de femmes, qui restera dans l’histoire de ce pays comme la « COLUNA PRESTES, entama un long périple de 25.000 kms. Harcelée par les troupes régulières, repoussée par les petits (et surtout les grands !!) propriétaires terriens et ne parvenant pas à convaincre les plus pauvres de se joindre à elle, décimée par une épidémie de choléra, réduite à quelques centaines de personnes, la colonne se disloqua après 2 ans ½ et les rescapés durent fuire au delà des frontières, plus particulièrement en Bolivie et en Argentine.
Durant son long périple, la colonne est passée dans l’Etat de Goias, à l’aller et au retour. Au cours des dernières décennies, notre ami José a réuni des dizaines de témoignages des survivants de cette épopée, notamment celui de Luiz Carlos PRESTES, dont la longue vie fut un roman plein de drames, de clandestinité, de prison, et d’exils. Après la fin du régime militaire et suite à la Loi d’Amnistie de 1979, il revint dans son pays et mourut à Rio en 1990, à l’âge de 92 ans. On dit que son unique bien était un petit appartement dont lui avait fait cadeau son ami de longue date Oscar Niemeyer….
José Mendonça Teles et Luiz Carlos Prestes à Goiânia, le 23 octobre 1987.
1 - Général de Brigade Luiz Carlos Prestes (Porto Alegre, 1898/Rio de Janeiro, 1990)
2 - Général de Division Miguel Costa (Buenos Aires 1885/1959)
Le Brésil, quelques années avant la Chine, a connu également sa « Longue Marche ». Mais, contrairement à celle conduite par Mao, la « Coluna Miguel Costa-Prestes ne sortit pas en vainqueur de l’épreuve…
Initiée en 1925 par des officiers de l’Armée de la province du Rio Grande do Sul, mécontents des abus de pouvoir de l’oligarchie brésilienne qui, selon eux, pervertissaient la République, ce mouvement de protestation, conduit par le Général Miguel COSTA, se joignit à celui de la province de Sâo Paulo, encadré par le Capitaine Luiz Carlos PRESTES. Après la constitution d'un Etat-Major, la petite armée de « "rebelles », forte de 1.500 hommes, dont une cinquantaine de femmes, qui restera dans l’histoire de ce pays comme la « COLUNA PRESTES, entama un long périple de 25.000 kms. Harcelée par les troupes régulières, repoussée par les petits (et surtout les grands !!) propriétaires terriens et ne parvenant pas à convaincre les plus pauvres de se joindre à elle, décimée par une épidémie de choléra, réduite à quelques centaines de personnes, la colonne se disloqua après 2 ans ½ et les rescapés durent fuire au delà des frontières, plus particulièrement en Bolivie et en Argentine.
Durant son long périple, la colonne est passée dans l’Etat de Goias, à l’aller et au retour. Au cours des dernières décennies, notre ami José a réuni des dizaines de témoignages des survivants de cette épopée, notamment celui de Luiz Carlos PRESTES, dont la longue vie fut un roman plein de drames, de clandestinité, de prison, et d’exils. Après la fin du régime militaire et suite à la Loi d’Amnistie de 1979, il revint dans son pays et mourut à Rio en 1990, à l’âge de 92 ans. On dit que son unique bien était un petit appartement dont lui avait fait cadeau son ami de longue date Oscar Niemeyer….
José Mendonça Teles et Luiz Carlos Prestes à Goiânia, le 23 octobre 1987.
mercredi 24 décembre 2008
dimanche 21 décembre 2008
Gourmandise..
Quem foi ao Pará,
Parou.
Bebeu açaí,
Ficou!
Entraînés par des amis brésiliens, nous nous sommes laissés tenter, sur une des nombreuses terrasses de la ville, par une glace à l’açaï. Exquis, et tellement copieux que j’ai calé.
Flagrant déli de gourmandise : ma ration!!!
L’açaï est produit par un palmier originaire du nord du continent sud-américain, Venezuela, Surinam, Guyane et Brésil, plus précisément dans l’Amazonie et les Etats de Pará, Amapá, Maranhâo et Tocantins. Il semblerait que les vertus de ce petit fruit violet foncé – antioxydant puissant, toutes les vitamines de A à E, omégas (c’est très mode, les omégas !) hydrates de carbone etc..- se soient répandues il y a seulement une vingtaine d’années au Brésil. Toute la production est actuellement destinée à l’exportation, dans d’autres états du Brésil et à l’étranger (Etats-Unis, Europe, Japon), au détriment des populations autochtones qui consommaient ce fruit depuis la nuit des temps et qui n'ignoraient naturellement pas ses qualités nutritives.
La diététique s’est emparée de la baie-miracle en proposant notamment des poudres et des barres énergétiques.…Ici, elle est surtout dégustée sous forme de jus ou de glace (sorvete)
dimanche 14 décembre 2008
Nous avons rencontré cette semaine à la Fundaçao Jaime Camara une délégation de PSA Peugeot-Citroen-Brésil venue visiter l’exposition de notre ami G. Fogaça. Le directeur du groupe pour Goiânia, dès le début de l’exposition, avait réservé quatre grands tableaux et comptait en offrir un au Directeur de PSA-Brésil de passage à Goiânia. Ce dernier m’a expliqué que bien que la direction du groupe soit basée à Sâo Paulo, il se rendait chaque semaine à Rio de Janeiro car c’est à Porto Real, à l’extérieur de cette ville, qu’est implantée l’usine de production.
Depuis son ouverture en 2001 du site de Porto Real, le groupe PSA avait le vent en poupe. (cette année, la 500.000ème voiture sortie de l’usine était un Xsara Picasso). S’est ajoutée également la construction des moteurs équipés du système brésilien FLEX, (technologie permettant aux moteurs d’utiliser indifféremment l’éthanol et l’essence) dont une partie est exportée en France.
Mais, crise oblige, les ventes ont baissé de 12 à 15 % (baisse également de 25 % sur le marché national automobile) et le groupe vient de mettre en congé les 3.500 personnes de son personnel du 8 décembre au 7 janvier prochain , « pour épuiser les stocks »….
Détail que j’ai trouvé amusant : jusqu’alors, Fogaça représentait surtout dans ses tableaux des immeubles et des voitures. 0r, parmi ses dernières œuvres exposées à la Fondation Jaime Camara on voyait beaucoup de motos et de bicyclettes !!! J’ignore quels furent ceux réservés par PSA Peugeot-Citroen !!!
Un p'tit coin d'parapluie...
Ce matin dimanche temps sombre et menaçant.
Le problème est que nous devons sortir pour nous rendre à notre restaurant préféré pour nos agapes dominicales avec l'ami Ruy.
Le second problème est le suivant : Nous avions quatre parapluies. Notre premier a été donné au jeune directeur de l'Alliance Française venu nous rendre visite et qui a dû repartir sous la pluie. Nos deuxième et troisième ont été oubliés cette semaine dans un taxi. Il ne nous reste qu'à parodier l'ami Georges-aux-grosses-moustaches et à nous partager aujourd'hui notre quatrième...
Les commerces sont souvent regroupés dans certains quartiers de la ville. C'est ainsi que pour m'amuser j'ai baptisé "la rue des ordi(nateurs)", "les rues des chaussures", "la rue des bagages", "la rue des piles pour nos montres", etc...Ne nous reste qu'à trouver "la rue des parapluies"!!!
Le problème est que nous devons sortir pour nous rendre à notre restaurant préféré pour nos agapes dominicales avec l'ami Ruy.
Le second problème est le suivant : Nous avions quatre parapluies. Notre premier a été donné au jeune directeur de l'Alliance Française venu nous rendre visite et qui a dû repartir sous la pluie. Nos deuxième et troisième ont été oubliés cette semaine dans un taxi. Il ne nous reste qu'à parodier l'ami Georges-aux-grosses-moustaches et à nous partager aujourd'hui notre quatrième...
Les commerces sont souvent regroupés dans certains quartiers de la ville. C'est ainsi que pour m'amuser j'ai baptisé "la rue des ordi(nateurs)", "les rues des chaussures", "la rue des bagages", "la rue des piles pour nos montres", etc...Ne nous reste qu'à trouver "la rue des parapluies"!!!
samedi 13 décembre 2008
Un matin de cette semaine l’époux m’interpelle : « pourquoi as-tu branché la climatisation ? » (sous-entendu « quelle idée bizarre ! »)
?????????
De toute évidence, ce n’était pas moi la coupable et la mise en route de l’engin n’est pas encore à commande vocale !!
Mais il y a un troisième larron dans cette maison, lequel n’est jamais avare de ses facéties et qui adore aller farfouiller partout : Charlie-chat. Il a dû grimper sur ma table de nuit et poser la patte sur la commande.
Dorénavant, je dois surveiller de près mon ordinateur, car vous risquez de recevoir un jour un mail curieux !!!
dimanche 7 décembre 2008
7 décembre
Ce jour qui s'achève fut celui de mon anniversaire.
Si un certain 7 décembre fut - du moins je le suppose! - un jour heureux pour mes parents, il fut un jour de deuil pour l'aviation française. En Atlantique Sud, disparaissait, à bord de son hydravion quadrimoteur La Croix du Sud, l'un des héros de l'Aéropostale Jean MERMOZ ainsi que les quatre membres de l'quipage. Dès 1930, MERMOZ avait effectué le vol Saint-Louis (Sénégal) à Natal (Brésil) en 21 heures 10 minutes... On était encore loin du jet!!
Pendant longtemps, les pilotes français portèrent une cravate noire (elle est maintenant bleue) en hommage à MERMOZ.
Un autre 7 décembre (1941) fut également fatal, cette fois à la flotte américaine : l'attaque de Pearl Harbour par l'Aviation et la Marine de l'Empire du Soleil Levant.
Si un certain 7 décembre fut - du moins je le suppose! - un jour heureux pour mes parents, il fut un jour de deuil pour l'aviation française. En Atlantique Sud, disparaissait, à bord de son hydravion quadrimoteur La Croix du Sud, l'un des héros de l'Aéropostale Jean MERMOZ ainsi que les quatre membres de l'quipage. Dès 1930, MERMOZ avait effectué le vol Saint-Louis (Sénégal) à Natal (Brésil) en 21 heures 10 minutes... On était encore loin du jet!!
Pendant longtemps, les pilotes français portèrent une cravate noire (elle est maintenant bleue) en hommage à MERMOZ.
Un autre 7 décembre (1941) fut également fatal, cette fois à la flotte américaine : l'attaque de Pearl Harbour par l'Aviation et la Marine de l'Empire du Soleil Levant.
samedi 6 décembre 2008
A la suite de la parution et de l’envoi à tous nos amis, copains et bonnes relations de son dernier ouvrage « INDIGNATION », Yvan reçoit des messages qui nous ramènent à un passé déjà bien lointain. Exemple :
« ….tu libro INDIGNACION me rappelle ta lutte qui vient de très loin, d’avant les époques où je campais dans votre appartement à Stockholm… » signé Grégorio.
Il s’agit de Gregorio MANZUR, romancier, journaliste, dramaturge, scénariste, ayant longtemps travaillé pour Radio France Internationale et France-Culture, vivant depuis de longues années à Paris. C’est effectivement à Stockholm, en 1967, que nous avons connu cet Argentin, né au pied de la Cordillère des Andes, à Mendoza, berceau familial de ma belle-fille, et où prolifèrent également une nuée de petits cousins et arrières petits cousins, descendants de la branche paternelle de mon époux….
Pour nous aider à payer le loyer très cher du grand appartement que nous occupions dans le centre de Stockholm, nous avions toujours un ou deux locataires. L’un de ceux là fut MANZUR, qui à l’époque se prénommait Oscar, venu faire un stage à la Radio Suédoise. Parfois, quand je préparais le repas du soir, je le voyais arriver dans la cuisine derrière sa guitare : « je vais te chanter quelque chose » disait-il…Oscar, la guitare et Atahualpa Yupanqui réchauffaient la cuisine un peu sinistre et contribuaient à la réussite de la sauce tomate et des spaghetti !!! Rompu à l’art de la scène, (il sortait de l’Ecole d’Art Dramatique de la province de Mendoza), doué d’une gestuelle étonnante, nous l’avons vu improviser, devant un auditoire plié en deux, un sketch loufoque avec la vingtaine de mots suédois qu’il connaissait… quand il ne se mettait pas à Antibes, à danser le malambo (1) sur une petite table basse (qui s’en est parfaitement remise puisqu’elle est parvenue jusqu’à Goiânia ! Pub gratuite pour IKEA !!) et quand il n’incarnait pas le fantôme de Carlos Gardel dans le film « Tangos, l’exil de Gardel » de Fernando Solanas…
Nous nous sommes revus, au fil des années, plusieurs fois à Antibes, à Lectoure, à Paris, et toujours avec le même plaisir. C’est à la suite du passage dans sa vie de Moïra, une étrange, aimable et riche farfelue avec laquelle il a voyagé en Inde et en Chine, qu’il est devenu Gregorio. Parfois, il nous revenait, au terme de ses errances, chevelu-style-hippie, ou glabre-crâne-rasé-look-bonze…
Deux "mendocinos", Gregorio et Patricia, et José-Louis, franco-espagnol né à Santos, dans notre jardin à Lectoure (1994)
Il y a une vingtaine d’années, il a commencé à se passionner pour le Taï-Chi. Devenu un Maître, il retourne souvent en Chine se perfectionner auprès des Maîtres qui l’ont initié.
Il vient d’ailleurs de publier un ouvrage sur ses connaissances en la matière : « Les mouvements du silence »
Un personnage, quoi !!
Non, un ami, tout simplement..
(1) Dérivée du flamenco, danse très virile du gaucho argentin.
« ….tu libro INDIGNACION me rappelle ta lutte qui vient de très loin, d’avant les époques où je campais dans votre appartement à Stockholm… » signé Grégorio.
Il s’agit de Gregorio MANZUR, romancier, journaliste, dramaturge, scénariste, ayant longtemps travaillé pour Radio France Internationale et France-Culture, vivant depuis de longues années à Paris. C’est effectivement à Stockholm, en 1967, que nous avons connu cet Argentin, né au pied de la Cordillère des Andes, à Mendoza, berceau familial de ma belle-fille, et où prolifèrent également une nuée de petits cousins et arrières petits cousins, descendants de la branche paternelle de mon époux….
Pour nous aider à payer le loyer très cher du grand appartement que nous occupions dans le centre de Stockholm, nous avions toujours un ou deux locataires. L’un de ceux là fut MANZUR, qui à l’époque se prénommait Oscar, venu faire un stage à la Radio Suédoise. Parfois, quand je préparais le repas du soir, je le voyais arriver dans la cuisine derrière sa guitare : « je vais te chanter quelque chose » disait-il…Oscar, la guitare et Atahualpa Yupanqui réchauffaient la cuisine un peu sinistre et contribuaient à la réussite de la sauce tomate et des spaghetti !!! Rompu à l’art de la scène, (il sortait de l’Ecole d’Art Dramatique de la province de Mendoza), doué d’une gestuelle étonnante, nous l’avons vu improviser, devant un auditoire plié en deux, un sketch loufoque avec la vingtaine de mots suédois qu’il connaissait… quand il ne se mettait pas à Antibes, à danser le malambo (1) sur une petite table basse (qui s’en est parfaitement remise puisqu’elle est parvenue jusqu’à Goiânia ! Pub gratuite pour IKEA !!) et quand il n’incarnait pas le fantôme de Carlos Gardel dans le film « Tangos, l’exil de Gardel » de Fernando Solanas…
Nous nous sommes revus, au fil des années, plusieurs fois à Antibes, à Lectoure, à Paris, et toujours avec le même plaisir. C’est à la suite du passage dans sa vie de Moïra, une étrange, aimable et riche farfelue avec laquelle il a voyagé en Inde et en Chine, qu’il est devenu Gregorio. Parfois, il nous revenait, au terme de ses errances, chevelu-style-hippie, ou glabre-crâne-rasé-look-bonze…
Deux "mendocinos", Gregorio et Patricia, et José-Louis, franco-espagnol né à Santos, dans notre jardin à Lectoure (1994)
Il y a une vingtaine d’années, il a commencé à se passionner pour le Taï-Chi. Devenu un Maître, il retourne souvent en Chine se perfectionner auprès des Maîtres qui l’ont initié.
Il vient d’ailleurs de publier un ouvrage sur ses connaissances en la matière : « Les mouvements du silence »
Un personnage, quoi !!
Non, un ami, tout simplement..
(1) Dérivée du flamenco, danse très virile du gaucho argentin.
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