A la suite de la parution et de l’envoi à tous nos amis, copains et bonnes relations de son dernier ouvrage « INDIGNATION », Yvan reçoit des messages qui nous ramènent à un passé déjà bien lointain. Exemple :
« ….tu libro INDIGNACION me rappelle ta lutte qui vient de très loin, d’avant les époques où je campais dans votre appartement à Stockholm… » signé Grégorio.
Il s’agit de Gregorio MANZUR, romancier, journaliste, dramaturge, scénariste, ayant longtemps travaillé pour Radio France Internationale et France-Culture, vivant depuis de longues années à Paris. C’est effectivement à Stockholm, en 1967, que nous avons connu cet Argentin, né au pied de la Cordillère des Andes, à Mendoza, berceau familial de ma belle-fille, et où prolifèrent également une nuée de petits cousins et arrières petits cousins, descendants de la branche paternelle de mon époux….
Pour nous aider à payer le loyer très cher du grand appartement que nous occupions dans le centre de Stockholm, nous avions toujours un ou deux locataires. L’un de ceux là fut MANZUR, qui à l’époque se prénommait Oscar, venu faire un stage à la Radio Suédoise. Parfois, quand je préparais le repas du soir, je le voyais arriver dans la cuisine derrière sa guitare : « je vais te chanter quelque chose » disait-il…Oscar, la guitare et Atahualpa Yupanqui réchauffaient la cuisine un peu sinistre et contribuaient à la réussite de la sauce tomate et des spaghetti !!! Rompu à l’art de la scène, (il sortait de l’Ecole d’Art Dramatique de la province de Mendoza), doué d’une gestuelle étonnante, nous l’avons vu improviser, devant un auditoire plié en deux, un sketch loufoque avec la vingtaine de mots suédois qu’il connaissait… quand il ne se mettait pas à Antibes, à danser le malambo (1) sur une petite table basse (qui s’en est parfaitement remise puisqu’elle est parvenue jusqu’à Goiânia ! Pub gratuite pour IKEA !!) et quand il n’incarnait pas le fantôme de Carlos Gardel dans le film « Tangos, l’exil de Gardel » de Fernando Solanas…
Nous nous sommes revus, au fil des années, plusieurs fois à Antibes, à Lectoure, à Paris, et toujours avec le même plaisir. C’est à la suite du passage dans sa vie de Moïra, une étrange, aimable et riche farfelue avec laquelle il a voyagé en Inde et en Chine, qu’il est devenu Gregorio. Parfois, il nous revenait, au terme de ses errances, chevelu-style-hippie, ou glabre-crâne-rasé-look-bonze…
Deux "mendocinos", Gregorio et Patricia, et José-Louis, franco-espagnol né à Santos, dans notre jardin à Lectoure (1994)
Il y a une vingtaine d’années, il a commencé à se passionner pour le Taï-Chi. Devenu un Maître, il retourne souvent en Chine se perfectionner auprès des Maîtres qui l’ont initié.
Il vient d’ailleurs de publier un ouvrage sur ses connaissances en la matière : « Les mouvements du silence »
Un personnage, quoi !!
Non, un ami, tout simplement..
(1) Dérivée du flamenco, danse très virile du gaucho argentin.
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