Chroniques de la vie quotidienne à Goiânia (Centre du Brésil)par une Française.
dimanche 27 septembre 2009
Il y a quelques jours, j’écoutais un extrait du Faust de Gounod. (1)
M’est revenu en mémoire ce que m’avait dit, un oncle que j’aimais beaucoup, lorsque j’étais gamine :. « tu chantes juste ». C’était un avis autorisé. Il était choriste à l’Opéra Garnier, et chanteur titulaire de la Basilique Sainte Clotilde dans le 7ème arrondissement.
A cette époque, je vivais chez mère-grand dans un petit village de Seine-et-Oise. Je l’appelais ainsi pour la différencier de ma grand-mère maternelle. Et pourtant, cette petite bonne femme calme et digne ne faisait en rien penser au Petit Chaperon Rouge, le cruel conte de notre enfance !
De temps à autre, mère-grand m’emmenait chez une vieille dame de ses relations. Traîtresse en diable, elle avait eu le malheur de lui raconter un jour que je chantais souvent à la maison. J’avais en effet un petit répertoire, couplets et refrains, glanés je ne sais où, qui plaisait fort à la copine de mère-grand. « cela me rappelait ma jeunesse», disait-elle ». Aussi, à chaque visite, je devais y aller de mes chansonnettes !!! Sa préférée était « La chanson des blés d’or »
Mignonne, quand la lune éclaire
La plaine aux bruits mélodieux,
Lorsque l'étoile du mystère
Revient sourire aux amoureux,
As-tu parfois sur la colline,
Parmi les souffles caressants,
Entendu la chanson divine
Que chantent les blés frémissants ?
Mignonne, quand le soir descendra sur la terre,
Et que le rossignol viendra chanter encore,
Quand le vent soufflera sur la verte bruyère,
Nous irons écouter la chanson des blés d'or !
Nous irons écouter la chanson des blés d'or !
As-tu parfois sous la ramure,
A l'heure où chantent les épis,
Ecouté leur joyeux murmure
Au bord des vallons assoupis ?
Connais-tu cette voix profonde,
Qui revient, au déclin du jour,
Chanter parmi la moisson blonde
Des refrains palpitants d'amour ?
Désuet, non ? Mais je n’étais pas aussi ringarde que vous allez le penser. Cette bluette, composée en 1882 par Frédéric Doria (2) a été reprise quelques années après mes prouesse vocales, avec grand succès, par André Dassary et Armand Mestral !!!
Mais le plus important, n’était-ce pas de faire plaisir à une vieille dame blottie dans son fauteuil ?
(1) J’ai l’enregistrement complet de l’opéra, gravé à l’Opéra de Paris en 1961. Aussi quand j’écoute par exemple, «Gloire immortelle de mes aïeux » je m’attendris en pensant que, au milieu de toutes ces voix, il y a celle de mon oncle…
(2) On peut l’écouter chantée par l’auteur, si vous avez la curiosité d’aller sur internet.
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