Filippo Lippi (2)

Pour en terminer avec notre génial moine libertin.

Si son carnet d’adresses, comme on dit à notre époque, n’était pas très fourni, i! n’en était pas moins prestigieux ! Jugez-en :

Son protecteur : Cosme de Médicis, l’homme le plus riche, donc le plus influent, de Florence.

Son maître : Fra Angelico

Ses élèves : Boticelli et Filippino Lippi, son fiston qui deviendra (presque) aussi célèbre que son papa.  (voir son portrait ci-dessous)

Oui, j’oubliais de raconter que Lippi fut chargé par la Supérieure des Carmélites de Florence de couvrir de fresques la chapelle de son couvent. La brave dame, si elle avait le sens artistique, manquait un peu de psychologie car elle intoduisit ainsi le loup dans la bergerie ! L’artiste séduisit – sans trop de difficultés semble-t-il – la plus belle de ses jeunes carmélites qui posait pour les portraits de la Vierge... Cela sentit fortement le roussi pour les deux coupables, d’autant que la nonette attendit bientôt ce qui ne pouvait s’appeler un heureux évènement ! Ils évitèrent le bûcher grâce à Cosme de Médicis, qui était copain d’enfance avec Pie II, le Pape de l’époque !! Ils furent tous deux relevés de leurs voeux, sommés de se marier, de baptiser l’ enfant et de se tenir désormais à carreau !

Le protecteur de Lippi le précède au tombeau de quelques années. Mais il est devenu célèbre et n’a plus besoin de la protection des « grandi » pour exercer son art. Les commandes affluent... Il est sans nul doute le premier artiste    indépendant  de l’histoire de la peinture.

Lippi mourut avant d’avoir achevé les fresques de la Cathédrale de Spolète, (sa ville natale) et ce fut son fils, Filippino Lippi (âgé alors de 12 ans) qui termina la tâche avec l’ aide d’un moine qui secondait son père depuis des décennies...

Filippino Lippi - L'adoration des Mages - gouache sur bois - Galerie des Offices, Florence

Fra Filippo Lippi (vers 1496/1469)
Filippino Lippi (1457/1504)
Cosme de Médicis (1389/1464)
Guido di Pietro, dit “ Fra Angelico” (vers 1400/1455)
Alessandro di Marino di Vanni Filipepi, dit “Sandro Boticelli” (1444-1445? – 1510)

Les reproductions des tableaux de Filippi père et fils sont extraites du très beau livre "1000 OBRAS MAESTRAS DE LA PINTURA EUROPEA, del siglo XIII al XIX, de Christiane Stukenbrock et Barbara Töpper (éd. Könemann)