Je reviens sur Pearl Buck et son livre "Pavillon de Femmes" que je viens de relire avec délectation.
Les générations se succèdent immuablement dans une grande
propriété, quelque part au centre de la Chine. Monsieur et Madame Wu, riches
propriétaires terriens, mènent une vie paisible et heureuse. Sous la houlette
de la menue et belle Madame Wu au sourire gracieux et à la volonté de fer, un petit monde d’une
soixantaine de personnes, les quatre fils, les serviteurs, les cousins dans le
besoin etc... cohabitent paisiblement. .. chacun à sa place bien définie :
le couple dans son pavillon, chaque fils dans la sien, et les serviteurs là-bas, au fond !!
Mais ce bel édifice va se fragiliser peu à peu. Mme Wu,
le jour de ses 40 ans, décide d’avoir son propre pavillon, c’est-à-dire de
larguer son beau et dolent mari. Après tout, elle a fait tout le boulot :
les gosses, les comptes, l’organisation de ce petit monde, pendant que Monsieur
Wu (qu’elle appelle respectueusement « Père de nos enfants » )
fume sa pipe. D’après Mme Wu, risquer avoir « un bonheur dans le ventre »
(1) à plus de 40 ans est carrément indécent. L’époux est fort déconfit mais se
rasserène quand elle lui procure une concubine ! Un des fils part étudier
à l’étranger et revient avec des idées curieuses, un mystérieux et étrange missionnaire catholique devient le précepteur
d’un autre flls et trouble profondément Madame Wu, et, cerise sur le gateau, un
des fils choisit lui-même son épouse, dérogeant ainsi gravement à la
tradition... Bref, les idées nouvelles sont en marche, la révolution culturelle pointe son nez....
(1) « bonheur »
qui se transforme en déception quand naît une fille !!