Henri Guillaumet était affecté à la liaison postale entre
le Chili et l’Argentine, c’est à dire entre Santiago et Mendoza. Pas très
éloignées l’une de l’autre, ces deux villes, mais la redoutable Cordillière des
Andes les sépare.
Le 13 juin 1930 il
réussit à survoler la montagne mais les mauvaises conditions météorologiques
l’obligent à se poser en catastrophe du côté chilien. Ayant pour tout vêtements
sa combinaison de pilote et un blouson, il attendit deux jours que les éléments
se calment. Ensuite, il partit chercher du secours. Au bout de 5 jours et 4
nuits, il parvint à un petit village. Il était sauvé, mais dans quel état....
A Saint-Exupéry, qui avait abandonné son travail pour
effectuer des recherches en vue de retrouver son grand ami porté disparu, il
dit quand ils se retrouvèrent : « Ce que j’ai fait, je te le jure,
jamais aucune bête ne l’aurait fait »
Au mois de décembre suivant, à la fonte des neiges, une
équipe alla récupérer l’avion et le
courrier. Ce dernier fut acheminé par
l’Aéropostale à ses destinataires, chaque lettre portant un cachet
« retard dû au service ».... On avait de la conscience professionnelle, à l'époque!
Par la suite, Guillaumet retraversa la Cordillière des
centaines de fois.
En 1940, pilotant l’avion qui emmenait le nouveau Haut
Commissaire au Levant vers le Liban, un avion de chasse italien abattit accidentellement le Fairman de Guillaumet et les quatre passagers périrent au large de la Sardaigne.
Parmi les victimes se trouvait également un autre pionnier de l’aviation,
Marcel Reine.
Nota : j'ai effectué deux fois par avion le trajet Santiago/Mendoza : superbe.... mais un peu angoissant...