mardi 19 octobre 2010

Dernières lectures (2)

II - André Suarès

« Marseille, Massalia, Marsiho, avancée hellène en terre de France, berceau d’Yvan-le-cosmopolite. Ces textes d’André Suarès accentueront peut-être une des facettes du méditerranéen, du viking (1) et du latino-américain, que vous réussissez à être en toute harmonie. ». Guatemala, 14/2/1997.


Cette jolie dédicace à l’époux est de la main de Don Tasso, un vieil érudit – encore plus cosmopolite qu’Yvan ! – qui était à l’époque Attaché de Presse de l’Ambassade de France au Guatemala.

André Suarès (1868/1948), auteur dramatique, historien, musicologue, poète et grand voyageur, est bien oublié de nos jours, en dépit de l’œuvre qu’il a laissée – 80 livres de son vivant et 30 ouvrages posthumes - et bien qu’il ait été, dès 1912, " un des piliers, avec Gide, Claudel et Valery, de la « Nouvelle Revue Française » créée en 1908.

« Marsiho » (Marseille en provençal), édition de 1933, m’a fait découvrir le Marseille qu’a connu le père d’Yvan à sa descente du bateau en provenance de l’Argentine. C’est une description parfois assez sévère mais où l’écrivain laisse percer néanmoins la tendresse qu’il avait pour sa ville natale. Seuls deux grands hommes nés à Marseille trouvent grâce à ses yeux : Pétrone, « le plus original des écrivains latins, le plus grec (….) et Daumier, deux mille ans plus tard »…

Né Félix Isaac Suares, de père juif et de mère catholique, il a été l’un des rares intellectuels de son époque à dénoncer, dès 1934, la montée du nazisme par des articles virulents dans la NRF. . Il fut pourchassé pendant toute l’occupation allemande par la gestapo et la milice, et ne dut son salut qu’au poète Pierre de Massot (un poète de plus mort dans la misère en 1969) qui le fit passer pour son père…

(1) Allusion au fait qu'Yvan a vécu 13 ans en Suède.

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