Je dois changer les piles de mon téléphone portable. Entendons-nous bien : le portable pour mes compatriotes est la prothèse qu’ils ont en permanence collée à l’oreille pour raconter en général des trucs inintéressants ou poser des questions du style « t’es où là ? »(1). Les Brésiliens n’en font pas, en général, une utilisation plus intellectuelle, mais l’appellent « celular ». Donc, je dois acheter des piles pour mon téléphone fixe, c’est-à-dire trois piles emmaillotées dans une enveloppe en plastique.
Lors d’une sortie avec l’époux, nous nous faisons déposer dans un magasin FUJIOKA. Cette chaîne (2) a de nombreux magasins à Goiânia, grands, luxueux, remplis des produits acoustiques et visuels du dernier cri, où s’afférent une nuée de jeunes gens et jeunes filles élégants tous plus beaux les uns que les autres, prêts à foncer sur le visiteur. Nous avons donc droit à un charmant jeune homme qui, après avoir examiné l’appareil, nous répond qu’il ne peut rien faire pour nous : « il faut aller à TELE HOUSE ». Gentiment, il va expliquer à notre chauffeur de taxi comment se rendre à ce que nous pensons être un autre temple de la technologie moderne.
Quelques minutes après, nous arrivons devant TELE HOUSE : un petit local étroit, sombre, à l’angle d’une obscure galerie marchande. Nous parvenons à découvrir, derrière un comptoir, un homme auquel je présente, sans grand espoir, mon téléphone. Pas de problème. En trois minutes l’affaire était réglée, et le téléphone de nouveau opérationnel, est retourné sur son réceptacle !
A ce propos, j’en profite pour remercier, sans doute à titre posthume car voilà bien longtemps, le vieux couple de Belges qui nous avait fait cadeau de cette ancienne machine à coudre Singer (elle cache encore dans ses entrailles son outil de travail) qui nous sert de bureau, et sur laquelle repose notre téléphone…
(1) J'ai d'ailleurs baptisé cet engin le "TEOULA"
(2) Fondée à Goiânia il y a 1/2 siècle par les frères du même nom
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