"Nous sommes les rois de l'approximation".
Otto Lara Resende (1922/1992)
Ecrivain et journaliste brésilien
Chroniques de la vie quotidienne à Goiânia (Centre du Brésil)par une Française.
dimanche 31 mars 2013
samedi 30 mars 2013
mardi 26 mars 2013
Lectures récentes (2)
« Madeleine Castaing »
Mécène à Montparnasse, décoratrice à Saint-Germain des Prés
de Jean-Noël LIAUT
Une sacrée bonne femme cette Madeleine ! Esthète, mécène, décoratrice, d’un non-conformisme absolu, excentrique, insupportable, elle traversa le siècle dernier, en attirant dans son sillage tout ce que Paris pouvait compter de peintres, écrivains, poètes, musiciens, dramaturges, grands couturiers, cinéastes, décorateurs, etc...
Elle épousa en 1915, Marcellin, riche et séduisant hobereau du sud-ouest. Assez libertin dans sa jeunesse, leur mariage, n’empêcha pas l’époux de continuer ses frasques durant quelques années. Madeleine eut la sagesse de fermer les yeux, ce qui leur permirent de vivre en parfaite harmonie leur 50 ans de mariage. Très admiratif de la culture et du dynamisme de sa femme, Marcellin fut son soutien indéfectible.
Quant au mécénat, Madeleine et Marcellin sortirent de la misère, qui le détruisait à petit feu, le peintre russe Chaïm Soutine, en le faisant connaître et en l’invitant fréquemment à séjourner dans leur propriété près de Chartres. Ils n’oublièrent quand même pas de se servir au passage, certainement à bon prix : les descendants du couple Castaing vendirent en 2004 les sept derniers tableaux de Soutine restant en leur possession... (1) Ils eurent à une époque la plus grande collection privée du peintre.
A l’âge de 98 ans, Madeleine alla rejoindre son cher Marcellin, victime d’une attaque cérébrale sur la terrasse des Deux Magots, 36 ans auparavant.
Ce livre est à lire, ne serait-ce que pour s’émerveiller qu’un tel personnage ait existé... Ainsi que l’a dit récemment l'un de ses petifs fils : « Pensez que ma grand mère était amie avec Eric Satie, mort en 1921 »... J’ajouterai : avec Elise et Marcel Jouhandeau, (chez lesquels il lui arrivait de dîner en compagnie de Paul Morand, Henri de Montherlant ou Jean-Paul Satre), Blaise Cendrars, Louise de Vilmorin, Jean Cocteau, et qu'en entrant par hasard dans sa boutique de la rue Jacob, on pouvait la voir prendre une tasse de thé avec Roger Vadim, Brigitte Bardot, Coco Chanel, Françoise Sagan, Pierre Cardin ou André Malraux!
L’auteur, Jean-Noël LIAUT, est écrivain, journaliste et traducteur. Depuis 2010, Il habite à Lectoure qu’il assure
« être le pays de Cocagne ». Et d’ajouter «Et puis il y a cet aspect cosmopolite des gens qui vivent ici et renferment des trésors. Je ne savais pas si la greffe allait prendre, mais maintenant je suis pleinement heureux. »
Saperlipopette : de quoi se demander pourquoi nous avons quitté cette terre d’asile !!
(1) Cette même année, « Le chasseur de chez maxim ‘s » s’est vendu à New-York 6 millions de dollars.
Mécène à Montparnasse, décoratrice à Saint-Germain des Prés
de Jean-Noël LIAUT
Une sacrée bonne femme cette Madeleine ! Esthète, mécène, décoratrice, d’un non-conformisme absolu, excentrique, insupportable, elle traversa le siècle dernier, en attirant dans son sillage tout ce que Paris pouvait compter de peintres, écrivains, poètes, musiciens, dramaturges, grands couturiers, cinéastes, décorateurs, etc...
Elle épousa en 1915, Marcellin, riche et séduisant hobereau du sud-ouest. Assez libertin dans sa jeunesse, leur mariage, n’empêcha pas l’époux de continuer ses frasques durant quelques années. Madeleine eut la sagesse de fermer les yeux, ce qui leur permirent de vivre en parfaite harmonie leur 50 ans de mariage. Très admiratif de la culture et du dynamisme de sa femme, Marcellin fut son soutien indéfectible.
Quant au mécénat, Madeleine et Marcellin sortirent de la misère, qui le détruisait à petit feu, le peintre russe Chaïm Soutine, en le faisant connaître et en l’invitant fréquemment à séjourner dans leur propriété près de Chartres. Ils n’oublièrent quand même pas de se servir au passage, certainement à bon prix : les descendants du couple Castaing vendirent en 2004 les sept derniers tableaux de Soutine restant en leur possession... (1) Ils eurent à une époque la plus grande collection privée du peintre.
A l’âge de 98 ans, Madeleine alla rejoindre son cher Marcellin, victime d’une attaque cérébrale sur la terrasse des Deux Magots, 36 ans auparavant.
Ce livre est à lire, ne serait-ce que pour s’émerveiller qu’un tel personnage ait existé... Ainsi que l’a dit récemment l'un de ses petifs fils : « Pensez que ma grand mère était amie avec Eric Satie, mort en 1921 »... J’ajouterai : avec Elise et Marcel Jouhandeau, (chez lesquels il lui arrivait de dîner en compagnie de Paul Morand, Henri de Montherlant ou Jean-Paul Satre), Blaise Cendrars, Louise de Vilmorin, Jean Cocteau, et qu'en entrant par hasard dans sa boutique de la rue Jacob, on pouvait la voir prendre une tasse de thé avec Roger Vadim, Brigitte Bardot, Coco Chanel, Françoise Sagan, Pierre Cardin ou André Malraux!
L’auteur, Jean-Noël LIAUT, est écrivain, journaliste et traducteur. Depuis 2010, Il habite à Lectoure qu’il assure
« être le pays de Cocagne ». Et d’ajouter «Et puis il y a cet aspect cosmopolite des gens qui vivent ici et renferment des trésors. Je ne savais pas si la greffe allait prendre, mais maintenant je suis pleinement heureux. »
Saperlipopette : de quoi se demander pourquoi nous avons quitté cette terre d’asile !!
(1) Cette même année, « Le chasseur de chez maxim ‘s » s’est vendu à New-York 6 millions de dollars.
dimanche 24 mars 2013
Lectures récentes (1)
Des amies françaises, qui m’ont envoyé ces trois ouvrages, ne m’oublient pas. Ouvrir un paquet est toujours un plaisir qui devient un vrai bonheur à la vue d’un livre. Devant une petite provision de lecture, je ne sais par lequel commencer : je voudrais tous les lire en même temps ! Ce qui m’arrive parfois !
Mes parents étaient des lecteurs assidus et lorsque j’étais petite fille (il y a bien longtemps, au siècle passé !), mon père me laissait le privilège de séparer les pages des livres qui arrivaient brochés entre les mains de l’acheteur. Un des petits plaisirs que nous n’avons plus... Il me confia cette lourde responsabilité après s’être assuré que j’avais passé l’âge de la « lecture-carpette » : j’avais l’habitude d’aller lire et relire « Les mémoires d’un âne » allongée et planquée sur le tapis, de l’autre côté du lit de mes parents ! Que voulez-vous, j’ai toujours aimé les animaux et j’étais fascinée par les aventures du Cadichon de la Comtesse de Rostopchine.... J’ai gardé l’impression que mes parents commençaient sérieusement à s’interroger sur mon niveau mental !!
« Femmes de dictateurs » de Diane Ducret.
Comment cette historienne et philosophe belge en est venue à se pencher sur cette galerie monstrueuse ? Fanatiques, bécasses, ambitieuses, meurtrières, elles furent les dignes compagnes, complices, comparses ou victimes de ceux qui façonnèrent cruellement le 20ème siècle. La plupart eurent un destin tragique : décès prématurés à la fleur de l’âge pour celles qui étaient de santé fragile (les plus chanceuses !), suicides, exécutions par balles, par décapitation, etc.
Bien qu’intéressante et instructive quant aux degrés de la méchanceté et de la bêtise humaines, c’est une lecture qui laisse un profond malaise...
Mes parents étaient des lecteurs assidus et lorsque j’étais petite fille (il y a bien longtemps, au siècle passé !), mon père me laissait le privilège de séparer les pages des livres qui arrivaient brochés entre les mains de l’acheteur. Un des petits plaisirs que nous n’avons plus... Il me confia cette lourde responsabilité après s’être assuré que j’avais passé l’âge de la « lecture-carpette » : j’avais l’habitude d’aller lire et relire « Les mémoires d’un âne » allongée et planquée sur le tapis, de l’autre côté du lit de mes parents ! Que voulez-vous, j’ai toujours aimé les animaux et j’étais fascinée par les aventures du Cadichon de la Comtesse de Rostopchine.... J’ai gardé l’impression que mes parents commençaient sérieusement à s’interroger sur mon niveau mental !!
« Femmes de dictateurs » de Diane Ducret.
Comment cette historienne et philosophe belge en est venue à se pencher sur cette galerie monstrueuse ? Fanatiques, bécasses, ambitieuses, meurtrières, elles furent les dignes compagnes, complices, comparses ou victimes de ceux qui façonnèrent cruellement le 20ème siècle. La plupart eurent un destin tragique : décès prématurés à la fleur de l’âge pour celles qui étaient de santé fragile (les plus chanceuses !), suicides, exécutions par balles, par décapitation, etc.
Bien qu’intéressante et instructive quant aux degrés de la méchanceté et de la bêtise humaines, c’est une lecture qui laisse un profond malaise...
vendredi 22 mars 2013
mercredi 20 mars 2013
Valldemossa
En évoquant Frédéric Chopin dans mon précédent blog, cela m’a rappelé un très bon téléfilm, vu il y a quelques mois, consacré à Georges Sand. Le rôle de l’écrivain était interprêté par l’excellente Ariane Ascaride. Il était évidemment beaucoup question de Chopin, et, notamment du séjour que le couple effectua à Majorque.à la Chartreuse de Valldemossa. Le lieu est devenu de nos jours presque un lieu de pélérinage, et des touristes du monde entier viennent visiter ce qui est appelé la « celda » (cellule) où, de décembre 1838 à février 1839, demeurèrent et se gelèrent Sand, ses deux enfants et Chopin, l’hiver ayant été particulièrement rigoureux sur l’ile !
Comme beaucoup de personnes, j’ai également joué les touristes sur les traces du fameux couple. Une première fois en 1956, et la seconde en 2000. Nous avons en effet séjourné plusieurs semaines à Palma de Majorque avec des amis, Marie-josé et Philippe. Une amie suédoise résidant à Palma avait organisé une exposition commune de Marie-José (dite « Nida ») et Yvan. Nous avons un jour loué une voiture pour nous rendre à Valldemossa.
Ce qui est appelé « celda » est en fait une grande pièce très claire dont la fenêtre et les portes-fenêtres s’ouvrent sur un un joli jardin.
Si la ville de Valldemosa fait son beurre avec le tourisme international, elle semble avoir oublié que le couple « hors normes » fut assez mal accueilli par ses habitants de l’époque. De plus, le climat ne convenait pas du tout aux bronches fragiles du musicien et ils abrègèrent leur séjour, sans regrets, semble-t-il...
Chartreuse de Valldemossa
Ce séjour un peu raté ne fut pourtant pas totalement négatif : Chopin nous laissa les fameux «Préludes » et Sand un livre : « une saison à Majorque »...
Comme beaucoup de personnes, j’ai également joué les touristes sur les traces du fameux couple. Une première fois en 1956, et la seconde en 2000. Nous avons en effet séjourné plusieurs semaines à Palma de Majorque avec des amis, Marie-josé et Philippe. Une amie suédoise résidant à Palma avait organisé une exposition commune de Marie-José (dite « Nida ») et Yvan. Nous avons un jour loué une voiture pour nous rendre à Valldemossa.
Ce qui est appelé « celda » est en fait une grande pièce très claire dont la fenêtre et les portes-fenêtres s’ouvrent sur un un joli jardin.
Si la ville de Valldemosa fait son beurre avec le tourisme international, elle semble avoir oublié que le couple « hors normes » fut assez mal accueilli par ses habitants de l’époque. De plus, le climat ne convenait pas du tout aux bronches fragiles du musicien et ils abrègèrent leur séjour, sans regrets, semble-t-il...
Chartreuse de Valldemossa
Ce séjour un peu raté ne fut pourtant pas totalement négatif : Chopin nous laissa les fameux «Préludes » et Sand un livre : « une saison à Majorque »...
dimanche 17 mars 2013
Rescapée!
Je la croyais disparue dans les brumes du 20ème siècle, happée par quelque délocalisation ou restructuration, mais non! Elle est toujours bien vivante, en provenance de Lons-le-Saunier, et souriant sur une étagère du supermarché du coin!
Mondialisation oblige, elle s'est mise aun portugais!
Mondialisation oblige, elle s'est mise aun portugais!
mercredi 13 mars 2013
Freire/Novaes
Un moment de grâce aujourd’hui capté durant une pause devant une chaine de la télévision brésilienne.
Une émission était consacrée au pianiste brésilien Nelson Freire (1944).
Admirateur inconditionnel de sa compatriote, Guiomar Novaes, le musicien exhuma un vieux vinyle pour nous faire écouter la grande pianiste exécuter une transcription pour piano effectuée par l’Italien Sgambati d’un extrait de l’opéra Orphée et Eurydice de Gluck. Nelson Freire avait les yeux brillants de larmes, et moi, pauvre de moi, je pleurais carrément... Nelson Freire vit entre le Brésil et Paris.
Quant à Guiomar Novaes (1895/1979), elle se présenta à l’âge de 14 ans au concours d’entrée du Conservatoire de Paris. Le jury, impressionné par l’aisance de cette toute jeune fille, lui demanda de bisser la ballade N° 3 de Chopin et le Carnaval de Schumann qu’elle venait d’interprêter. Ajoutons quand même que dans ce jury figuraient Gabriel Fauré et Claude Debussy ! Bien sûr, la jeune demoiselle gagna le premier prix...
dimanche 10 mars 2013
Bon dimanche!
Ce matin, en me regardant benoîtement travailler sur mon ordinateur, Charlie-chat me donne l'occasion de rendre un petit hommage dominical aux tisseuses du Guatemala.
Sur la chaise, huipil (blouse) de Patzun de l'ethnie Cakchiquel
Sur le classeur, rebozo (châle) de Nebaj de l'ethnie Ixil.
Nota : Quant à la chaise, elle a également sa petite histoire : elle est une rescapée d'un vieux bar d'Antibes, presque une gargotte, appelée "Auberge de la Fontaine", devenue, après travaux, notre galerie "Art Club".... C'est loin tout ça....
Sur la chaise, huipil (blouse) de Patzun de l'ethnie Cakchiquel
Sur le classeur, rebozo (châle) de Nebaj de l'ethnie Ixil.
Nota : Quant à la chaise, elle a également sa petite histoire : elle est une rescapée d'un vieux bar d'Antibes, presque une gargotte, appelée "Auberge de la Fontaine", devenue, après travaux, notre galerie "Art Club".... C'est loin tout ça....
vendredi 8 mars 2013
carne de sol
Notre voisine Nadia m’a apporté ce matin une portion d' une préparation appelée « paçoca de carne de sol », faite maison, en me précisant très honnêtement qu’il ne s’agit pas d’une spécialité de Goiânia mais du nord-est du Brésil.
La « carne de sol » est une viande de bovin salée et séchée au soleil.
La viande est d’abord passée à l’eau bouillante pendant ¼ d’heure pour la dessaler. Coupée en petits morceaux, elle est dorée à la poële avec de l’oignon et une gousse d’ail. Elle est ensuite pilonnée dans un mortier avec de la farine de manioc. Le tout est de nouveau poëlé quelques minutes. Se déguste avec des légumes (riz, haricots, etc..)
Je n’ai pas encore goûté.....
La « carne de sol » est une viande de bovin salée et séchée au soleil.
La viande est d’abord passée à l’eau bouillante pendant ¼ d’heure pour la dessaler. Coupée en petits morceaux, elle est dorée à la poële avec de l’oignon et une gousse d’ail. Elle est ensuite pilonnée dans un mortier avec de la farine de manioc. Le tout est de nouveau poëlé quelques minutes. Se déguste avec des légumes (riz, haricots, etc..)
Je n’ai pas encore goûté.....
mercredi 6 mars 2013
Quel bêcheur!
La Belgique sous la neige et Monsieur paon en pleine représentation... Merci à nos amis Nelly et Franz.
J'ignore qui il voulait impressionner, mais si c'était la poule, c'est raté!
J'ignore qui il voulait impressionner, mais si c'était la poule, c'est raté!
dimanche 3 mars 2013
Inscription à :
Articles (Atom)