dimanche 15 novembre 2009

La cheville de Roger, le genou de Monique!

Je viens de relire « Mémoires du diable », de Roger Vadim. Dommage qu’il ne soit admiré (ou jalousé !) que par ses mariages et conquêtes, car ce fils d’aristocrate slave, né Plemiannikov, ne manquait ni de talent ni de fantaisie.
Dans son ouvrage, il cite le nom d’un chirurgien lyonnais, le Pr. Judet, qui l’a soigné efficacement jadis quand il s’était brisé une cheville. L’évocation de ce nom m’a reportée à une période bien lointaine…

Au cours d’un séjour d’une semaine à la station de ski de Méribel, en compagnie de Serge, l’entraîneur de notre équipe de volley-ball et de sa femme Jeannette, co-équipière et ma collègue de travail à la banque, une bosse mal négociée s’est terminée par un vol plané magistral : la fixation du ski gauche n’a pas lâché mais mon genou, oui.
Malgré 2 ou 3 jours de souffrance, sur le conseil avisé de Serge, j’ai attendu mon retour sur Paris pour avoir un diagnostic d’une autorité médicale compétente. Il m’a emmené à l’Institut National des Sports (1) (2), à Vincennes, consulter le médecin des sportifs. Le verdict fut sans appel : l es ligaments étaient arrachés et si je ne voulais pas rester handicapée à vie, il me fallait subir une opération. Quant au volley, ma passion… on verrait… Peut-être qu’un jour… Or, à cette époque, l’opération du ménisque n’en était qu’à ses balbutiements et seuls deux professeurs fameux la pratiquaient : le Pr. Judet (le sauveur de Vadim) à Lyon, et le Pr. Bénassy à Paris. Etant parisienne (ou plus exactement banlieusarde !), c’est donc ce dernier qui s’y est collé…

Après deux semaines d’immobilisation totale, quand je suis rentrée chez mes parents, ma jambe gauche, barrée au genou par une cicatrice d’une dizaine de cm, avait triste mine . Voyant ma détermination à remarcher et, surtout, à refaire du sport, le médecin de l’INS, confiant, m’a laissé l’initiative de ma rééducation en me donnant les conseils nécessaires et le temps que je devais y consacrer journellement : 5 minutes tous les ¼ d’heure, et ce de 8 à 12 H et 13 à 18 H. Une vraie journée de boulot-rééducation ! Encouragée par les progrès que je constatais chaque jour et par les visites fréquentes de Serge et des amis, je marchais normalement au bout de 4 semaines et, deux mois après l’opération, je reprenais les entraînements de volley-ball

Et, croyez-moi, le genou tient toujours !!.

(1) Devenu depuis 1975 INSEP (Institut National des Sports et de l’Education Physique)
(2) Lors d’une de mes visites, je vis un petit homme maigre courant, solitaire, sur la piste du stade : c’était Alain Mimoun, quadruple médaillé olympique, qui, plusieurs années après ses victoires, continuaient à s’entraîner… En 2002, à plus de 80 ans, il confiait à un journaliste qu’il continuait à parcourir 15 km par jour. Mais, comme il fallait quand même être raisonnable, il courait un jour et marchait le lendemain !!

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