mardi 25 mai 2010

CAP-VERT (2)

Quelques années avant que Cesaria Evora ait fait connaître au monde entier la musique de son pays, nous sommes allés plusieurs fois au Cap-Vert, au début des années 80. Pour reprendre l'expression de J.Y. Loude dans sa dédicace "nos pieds ont connu" l'île natale de son ami Carlos, Santiago, à l’occasion de missions professionnelles de l’époux. quand nous habitions en Guinée-Bissau. Pendant nos deux séjours dans la capitale, Praia, nous avons pu apprécier la courtoisie – réservée néanmoins - des habitants, dégusté la langouste (que nous achetions sur le marché et qu’on préparait à notre intention dans un restaurant qu’on nous avait recommandé), et ressenti la fameuse « sodade » en écoutant au coin d’une rue trois musiciens chanter une « morna »… La « morna » (1) qui transcrit si bien la nostalgie des amours perdues, la tristesse de l'absence de tous les fils exilés (2) et la lutte journalière pour la survivance.
Nous sommes devenus des amoureux pour la vie de cette musique…

Comme Carlos aussi, nous avons atterri - mais à plusieurs reprises, contrairement à lui qui ne l'a fait qu'une fois en prenant le chemin de l’exil - sur l’aéroport international de l’Ile de Sal, escale pour les longs courriers sur l’Afrique du Sud et l’Amérique Latine. Venant de Bissau, il nous fallait parfois attendre un jour un deux le vol pour Buenos-Aires. Attente pas vraiment contraignante car à quelques km de l’aéroport, des hôtels tout à fait agréables situés au bord de la mer, accueillent les voyageurs en transit.

(1)La morna, dont l’origine est incertaine, s’est répandue sur l’île de Boa Vista dans la seconde partie du 19èm siècle. Elle n’est qu’une des expressions de la musique capverdienne. Il y a également le funana, spécifique à l’île de Santiago, la tabanka, le batuque, la cola sanjon, la coladeira, traduction : "collé-serré" , tout un programme de séduction!!), la funacola, mélange de funana et de coladeira, etc…
(2)La diaspora capverdienne hors du pays est supérieure (700.000) au nombre de ses habitants (500.000)

(à suivre)


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